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Interdiction de l'IVG : en Pologne, la grève des femmes
Droit à l'IVG menacé : les Polonaises en grève
En Pologne, les femmes ont décidé de se mettre en grève générale. Elles contestent la récente décision du gouvernement de rendre l’IVG possible uniquement en cas de viol.
Ces derniers jours, de nombreuses Polonaises sont descendues dans les rues du pays. Elles revendiquent leur droit à choisir de pratiquer, ou non, l’IVG. Cette série de manifestations fait suite à une décision du gouvernement prise le 22 octobre. Désormais, selon l’arrêté rendu par le Conseil constitutionnel, l’IVG sera possible seulement en cas de viol. Depuis 1953, l’avortement était légal en cas de viol, de risque pour la vie ou la santé de la femme enceinte, ou en cas de malformation grave du fœtus. Le 28 octobre, les femmes ont lancé une grève générale.
Elles veulent choisir
« Nous n’allons pas à l’école aujourd’hui, nous ne suivons pas de cours, nous n’allons pas sur nos lieux de travail, nous allons dans la rue et nous montrons notre colère et notre indignation face à ce qui se passe en ce moment », explique Alexandra, une manifestante. Elle estime être un esprit libre qui mérite un choix libre.
Le pays est secoué par les manifestations, soutenues par certains hommes. Des villes sont bloquées, des perturbations ont lieu dans les églises et des protestations se font un peu partout en Pologne.
« Je pense que l’effet des manifestations ne se fera pas directement sentir sur le parti au pouvoir, mais il peut être vu par la communauté internationale et il pourrait avoir un impact sur les personnes qui vivent ici, qui ne seront pas simplement trompées par la télévision nationale », affirme un manifestant.
150.00 à 200.000 avortements illégaux par an
En 2019, il y a eu environ 1.100 avortements légaux en Pologne, alors que 150.00 à 200.000 Polonaises se feraient avorter chaque année. Avec l’arrêté du Conseil constitutionnel, seules les grossesses issues de viols pourront être interrompues. « Ils ont dit que ce n’est pas légal et que ce n’est pas confirme à notre constitution, et c’est 98 % des avortements en Pologne », déplore Alexandra.
Les 2 % restants seraient dus aux viols. Alexandra poursuit : « La situation est terrible, nous avons des lois très restrictives, une des plus restrictives en Europe et dans le monde. » La manifestante explique qu’il s’agit d’un accord entre les politiques et l’Église. D'après elle, l’influence des institutions religieuses est très forte, particulièrement sur le gouvernement.
L’arrêté doit être publié dans les prochains jours dans le Journal officiel. Les manifestantes espèrent malgré tout faire pression sur l’Europe et sur leur Premier ministre pour ne pas faire adopter ce texte de loi. Mais le vice-Premier ministre, Jaroslwa Kaczynski, le soutient.