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Les mots de Cate Blanchett sur les déplacements de population
“Je ne suis pas syrienne. Je ne suis pas ukrainienne, je ne suis pas yéménite, ni afghane. Je ne viens pas du Soudan du Sud, je ne viens pas d'Israël, ni de Palestine. Je ne fais pas de politique, ni même d'analyse politique. Mais je fais partie des témoins. J'ai été témoin du coût humain de la guerre, de la violence et de la persécution quand j'ai rencontré des réfugiés du monde entier. Je ne peux pas fermer les yeux”. Le 8 novembre dernier, Cate Blanchett, actrice et ambassadrice de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), s’exprimait au Parlement européen sur la question des réfugiés dans le monde. “Au cœur de mon double rôle d'actrice et d'ambassadrice de bonne volonté du HCR, il y a la condition humaine et l'histoire humaine. Ces dernières semaines, nous avons tous, horrifiés, été témoins de la violence qui enflammait Israël et Gaza. Le conflit a fait, et continue à faire, des milliers de victimes innocentes. Cette semaine, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a appelé, avec plusieurs autres organisations humanitaires, à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et à la libération immédiate de tous les civils retenus en otage” a déclaré Cate Blanchett.
Mobilisation à Londres contre l'expulsion de réfugiés vers le Rwanda
“Les déplacements forcés ont passé la barre fatidique des 114 millions de personnes”
L’actrice et ambassadrice du HCR ajoute: “Hélas, même si ces événements font, ce qui est compréhensible, la une de nos actualités, la violence est présente à bien d'autres endroits sur terre. Bien d'autres innocents perdent la vie. La guerre fait rage en Ukraine. Elle fait rage au Soudan, où elle a déjà obligé des millions de personnes à fuir leur foyer, depuis qu'elle a éclaté, cette année. En effet, récemment, nous avons reçu de terribles nouvelles d'Éthiopie, d'Afghanistan, du Sahel et de beaucoup d'autres territoires. Et à chaque fois, des innocents souffrent et des innocents doivent fuir pour sauver leur vie. A l’échelle mondiale, les déplacements forcés ont passé la barre fatidique des 114 millions de personnes. Nombre de ces innocents pris dans la tourmente ont entrepris des voyages incroyablement dangereux dans l'espoir de trouver la sécurité. À l'arrivée, trop d'entre eux ont été repoussés, rejetés, méprisés ou même désignés comme boucs émissaires”.
Un camp de réfugiés violemment évacué à Paris
“Je vous exhorte à refuser ce mythe dangereux, qui voudrait que tous les réfugiés cherchent à venir en Europe”
“C'est un nombre si élevé qu'il est difficile de se le représenter. Mais nous devons le faire, nous devons reconnaître les chiffres et les faits. Les faits, c'est que parmi ces 114 millions, 62,5 millions sont des déplacés internes, de leur propre pays. Et parmi les 36,4 millions restants qui doivent quitter leur pays, 69 % restent dans les pays voisins, 69 % restent des pays où j'ai eu le privilège de me rendre, comme le Bangladesh, le Soudan du Sud, la Jordanie, le Niger et le Liban. Pourquoi ces gens ne partent-ils pas plus loin ? Parce que, comme moi, comme nous tous si nous étions à leur place, ils veulent rentrer chez eux, auprès des leurs, sur leurs terres, avec leur famille. J'exhorte chacun de vous qui êtes présents ici aujourd'hui à refuser fermement ce mythe dangereux, colporté bien trop largement, attisant bien trop de peur et d'hostilité, qui voudrait que tous les réfugiés cherchent à venir ici, en Europe” a déclaré Cate Blanchett au Parlement européen.
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