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Rwanda : la traque de Félicien Kabuga
La traque de Félicien Kabuga
Félicien Kabuga est considéré comme l’un des principaux responsables et organisateurs du génocide de la communauté Tutsi, au Rwanda en 1994. En fuite pendant 26 ans, c’est en France qu’il a finalement été retrouvé. Retour sur la traque de celui qui était le criminel le plus recherché au monde après Ben Laden.
Félicien Kabuga et la terreur génocidaire au Rwanda
De mars à juillet 1994, un million de Tutsis sont exterminés par les extrémistes Hutu au Rwanda.
Selon Florence Hartmann, ancienne porte-parole du Tribunal International pour le Rwanda, la fortune de Félicien Kabuga a d’abord été mise au service d’une “préparation des esprits au génocide”.
Il dirigeait la radio des Mille Collines qui était extrêmement populaire au Rwanda, et écoutée par l’ensemble de la population en continu. Elle fut un vecteur de messages de haine contre les Tutsis. Ces derniers étaient désignés par des noms d’animaux, d'insectes, dans le but de les déshumaniser aux yeux de la population. La liste des personnes à tuer était diffusée quotidiennement sur cette chaîne.
Félicien Kabuga a également mis en place les milices Interahamwe, “ceux qui attaquent ensemble”.
10 000 personnes étaient tuées chaque jour par ces ouvriers du génocide.
L’entreprise de Félicien Kabuga a importé depuis la Chine 25 tonnes de machettes, les armes du génocide du Rwanda.
Sa cavale a duré 26 ans
Il a fui la justice internationale pendant 26 ans. Il a été vu au Congo, en Suisse, en Belgique, en Allemagne, mais il échappe aux enquêteurs. Le colonel Eric Emeraux a dirigé l’Office centrale de lutte contre les crimes contre l'humanité. En janvier 2020, son équipe apprend que Félicien Kabuga serait présent en région parisienne. Le 16 mai 2020, à 6h du matin à Asnières, Félicien Kabuga est arrêté. Ses crimes sont considérés comme imprescriptibles. Il est accusé de sept chefs d’inculpations.
“Le fait que nos enfants vivent dans un monde où des Kabuga ne se baladent pas impunément, c’est absolument indispensable”, affirme Etienne Nsanzimana, président de l'association Ibuka, et rescapé du génocide en 1994. Il avait 17 ans.