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Coronavirus : l'histoire du médecin qui a essayé de lancer l'alerte

Ce médecin a été réduit au silence par les autorités chinoises après avoir été l'un des premiers à lancer l'alerte sur la dangerosité du coronavirus. Contaminé par le virus, il est mort ce vendredi. Voici l'histoire du docteur Li Wenliang.
Publié le
10
/
02
/
2020

Le Docteur Li Wenliang, martyr du coronavirus


Il avait lancé l’alerte, puis avait été accusé par les autorités de propager des fausses nouvelles sur le virus. Il est mort après avoir été contaminé par une patiente.


Son visage est devenu un symbole de la liberté d'expression en Chine. Le Docteur Li Wenliang avait été accusé de propager des rumeurs après avoir lancé l'alerte sur un nouveau virus. Il est mort à 34 ans, victime de l'épidémie qu'il avait signalée aux autorités. Le Docteur Li Wenliang était ophtalmologue à Wuhan, la ville chinoise foyer de l'épidémie de coronavirus. Sa femme et lui attendaient leur deuxième enfant.


Les autorités chinoises l'emmènent au poste de police


Le 30 décembre 2019, sur un chat d'anciens étudiants en médecine, le docteur signale l'existence d’un virus qui ressemblerait au syndrome respiratoire aigu sévère aigu sévère (Sras), avec des personnes « mises en quarantaine aux urgences ». Quelques jours plus tard, en pleine nuit, les autorités chinoises l'emmènent au poste de police et le forcent à signer une déclaration stipulant que son avertissement se basait sur une rumeur infondée, promettant de ne pas commettre de nouvelles « actions illégales ».


Ce n’est qu’à partir de ce moment qu'il est autorisé à retourner travailler. Le 10 janvier 2020, il s'occupe d'une patiente atteinte d'un glaucome sans savoir qu'elle est infectée par le coronavirus. On lui diagnostique la maladie deux semaines plus tard. Il décide finalement de rendre publique son expérience.


Les autorités accusées de retarder l'annonce de son décès


Il critique l'inaction du gouvernement chinois et continue de donner des informations sur le virus. Il est proclamé héros du jour au lendemain. Le 6 février, la rumeur de sa mort se propage. Sur les réseaux sociaux, on accuse les autorités de retarder l'annonce de son décès. À la déclaration officielle de sa mort, beaucoup se révoltent. Certains reprochent au gouvernement chinois d'avoir couvert l'ampleur de l’épidémie et demandent plus de liberté d'expression.


Le 7 février, les Chinois rendent hommage au lanceur d'alerte en faisant retentir des sifflets. Il fait désormais figure de héros national face à des responsables locaux accusés d'avoir caché les débuts de l'épidémie.