Cette vidéo sera publiée prochainement

En Inde, elle dénonce des hordes de cyber-harceleurs

En Inde, une horde d'hommes harcelait des filles, parfois mineures, sur les réseaux sociaux. Mehar Dua a décidé de prendre la parole pour dénoncer leurs agissements.
Publié le
18
/
05
/
2020

Mehar Dua, influenceuse indienne, s’insurge contre le harcèlement machiste en ligne


La jeune fille lance l'alerte sur Instagram contre le harcèlement envers les femmes par un groupe de jeunes hommes : le Boys’ Locker Room.


« Ces garçons parlent de filles qui sont mineures. Non seulement ils parlent de mineures, mais ils parlent de manière dégoûtante des filles en général. Si nous faisons une chose, vous avez un problème. Si nous faisons le contraire, nous avons un problème. » Mehar Dua est en colère. Cette influenceuse indienne de 20 ans lance aujourd’hui l'alerte sur Instagram contre le harcèlement envers les femmes par un groupe d'hommes : le Boys’ Locker Room.


Plus de 50 jeunes hommes venant de plusieurs lycées d'élite de New Delhi


Ce groupe compte plus de 50 jeunes hommes venant de plusieurs lycées d'élite de New Delhi, la capitale. Ils partagent des photos de filles, dont des "nudes", en les identifiant, en les commentant et en les menaçant même de violences sexuelles. « Ce sont les gars qui ont diffusé tout ça. Ils n'en avaient pas le droit », s’insurge Mehar Dua.


L’envoi de nudes n’est pas un problème en soi, affirme la jeune fille. C’est le partage sans consentement de la personne sur les photos qui en est un. « Être soi-même n'est pas un problème. Honnêtement, c'est leur corps, c'est leur vie. Elles peuvent en faire ce qu'elles veulent », résume l’influenceuse.


Les mêmes commentaires dégradants habillée ou dénudée


Pour Mehar Dua, si les femmes victimes de ce harcèlement de masse n’auraient pas dû faire confiance à ces hommes, elles n’ont pas à se brider et encore moins à s’empêcher de faire les photos qu’elles désirent.


Car quelle que soit l’image d’elle qu’elle renvoie, en Inde, une femme sera toujours critiquée, affirme l’influenceuse : « Si tu postes sans vêtements ou juste des tops ficelle, si tu portes des shorts, tu reçois les mêmes commentaires. La nudité, c'est pareil que si tu portes des vêtements normaux. »


« Tout cela a une racine, et c'est la mentalité indienne »


De nombreuses Indiennes ont dénoncé l'agissement de ce boys’ club avec le hashtag #BoysLockerRoom. De son côté, la police de Delhi en charge de la cybercriminalité a annoncé avoir arrêté l'administrateur du groupe et interrogé 27 de ses membres.


En Inde, les commentaires dégradants envers les femmes sont souvent réduits à un manque d'éducation. Mais pour Mehar Dua, ce phénomène vient également des écoles les plus privilégiées, dont elle fait partie.


« Une fois, ma mère a été convoquée à l'école parce qu'une prof avait remarqué à deux reprises qu'on voyait ma bretelle de soutien-gorge rose. Elle disait que je voulais attirer l'attention des garçons. Tout cela a une racine, et c'est la mentalité indienne », analyse la jeune fille, qui assure malgré tout adorer son pays.