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Cette association déménage gratuitement les femmes victimes de violences conjugales

Déménager gratuitement les femmes victimes de violences conjugales en moins de 4 heures, c'est ce que propose cette association au Canada.
Publié le
08
/
09
/
2020

Déménager pour éviter le pire


Déménager gratuitement les femmes victimes de violences conjugales en moins de quatre heures, c'est ce que propose l'association Shelter Movers au Canada.


Il se présente comme un allié de la cause féministe. Et en tant qu’homme, il affirme vouloir lutter contre les féminicides à son échelle, « faire partie de la solution ». Lui, c’est Marc Hull-Jacquin.


En 2016, le Canadien a fondé l’association Shelter Movers qui aide les femmes victimes de violences conjugales à déménager. « Je fais partie d’une génération d’hommes qui comprennent que la violence basée sur le genre est inacceptable. J’ai fait une responsabilité en tant qu’homme de faire partie du mouvement », assure Marc.


Depuis 2016, Shelter Movers a pu déménager plus de 1.500 familles


La mission de Shelter Movers : permettre aux femmes battues par leur conjoint ou par leur ex-compagnon de déménager en moins de quatre heures. Pour cela, elles doivent en faire la demande à la police, à un centre d’hébergement ou à l’association. Le plus souvent, les bénévoles récupèrent les affaires de la victime, mise en sécurité dans un centre d’hébergement.


Depuis 2016, Shelter Movers a pu déménager plus de 1.500 familles. Actuellement, l’organisation aide près de 100 familles par mois. Le service est 100 % gratuit. « Nous recevons nos fonds grâce à nos donateurs. Nous travaillons de près avec des entreprises locales qui vont offrir soit des camions sans frais, soit des espaces d’entreposage sans frais », explique Marc.


En 2019, 136 Canadiennes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire


En 2019, 136 Canadiennes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, selon l'Observatoire canadien du fémicide [sic] pour la justice et la responsabilisation. Cela représente près d’un féminicide tous les deux jours, qui se déroule la plupart du temps au domicile du couple, de la victime ou du criminel.


Depuis le confinement, les demandes de déménagement auprès de Shelter Movers ont augmenté de 100%. En France, rien que l’année dernière, 146 féminicides conjugaux ont été recensés par la police et la gendarmerie. C’est 25 de plus qu’en 2018.


En France, 63 femmes victimes de féminicide conjugal depuis le début de l’année 2020


L’un des problèmes majeurs pour les associations de protection des droits des femmes, c’est le peu d’écoute dont bénéficient les femmes battues. Dans 41 % des cas de féminicides conjugaux en effet, la victime avait déjà été frappée par son conjoint ou ex. 63% d’entre elles avaient déjà signalé ces violences aux forces de l’ordre.


En France, depuis le confinement, l’association de déménagements à petits prix L’Atelier Remuménage, basée à Bordeaux, offre aux femmes victimes un service gratuit. Ainsi, depuis mars, 50 femmes ont été déménagées en urgence. Lundi 31 août à Vernon, une femme de 48 ans a été battue et défenestrée du septième étage par son compagnon. Elle est la 63e victime de féminicide conjugal depuis le début de l’année 2020, d’après le décompte du collectif Féminicides par Compagnons ou Ex.