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Naomi Wadler : les activistes blancs sont plus écoutés
Le discours poignant de Naomi Wadler au forum de Davos
Lors du sommet de Davos 2020, l'adolescente américaine, figure de la lutte contre les armes à feu, a interpellé les grandes puissances économiques au sujet des inégalités raciales dans les mouvements sociaux. Voici son discours.
Quand on regarde le journal télé, on voit de jeunes Blancs qui font évoluer les choses, de jeunes Blancs qui s’expriment, mais il existe aussi les mêmes jeunes, des Noirs ou d’autres minorités, qui disent exactement les mêmes choses. Pourtant, on ne fait pas attention à eux.
« Les jeunes Blancs privilégiés au centre des mouvements »
Les médias sont vraiment doués pour encenser et mettre au centre de tous les mouvements de jeunes Blancs privilégiés. J’ai rencontré tellement de jeunes filles noires et d’autres minorités qui vivent dans un contexte violent, qui sont obligées de se baisser pour éviter les balles sur le chemin de l’école. Mais pensez à qui on voit à la télé pour parler de ce genre de situations... Il y a tellement de filles de couleur qui grandissent et de femmes de couleur qui travaillent toute leur vie et qui se battent pour qu’on écoute leurs voix, tout en sachant quelles n’ont pas les mêmes chances de se faire entendre et qu’on fasse attention à elles. Pourtant, elles continuent.
Je trouve cette résilience vraiment admirable, mais quel dommage qu’on ne prononce pas leurs noms et qu’on ne sache pas qui elles sont ! Pour nous, elles n’existent pas. C’est un problème de médias. Je crois que nous pouvons éveiller les consciences et arrêter d’être complaisants dans nos perceptions. Je crois que nous pouvons relever le défi de penser à d’autres personnes. Quand nous pensons à quelqu’un qui a réussi, à quelqu’un qui a beaucoup d’argent, ou à quelqu’un qui a de l’instruction.
« Même moi, j’avais envie d’être comme la princesse blanche »
En entendant ces mots, vous allez peut-être penser à une personne blanche. Je crois que les médias, la télé, les livres et le cinéma nous poussent à penser d’une certaine façon. Même moi, quand j’étais petite, j’avais vraiment envie d’avoir une poupée blanche ou d’être comme la princesse blanche ! Et on peut voir à quel point c’est effrayant et quel impact ça peut avoir sur nous. Mais je crois qu’on ne peut rien faire à propos des médias, parce qu’on parle d’un énorme problème et d’une culture toute entière. Toutefois, je crois qu’on peut y arriver par nous-mêmes et penser autrement.