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7 questions très simples sur le djihadisme

C'est quoi ? Qui le finance ? Est-ce qu'il s'étend ? 7 questions très simples sur le djihadisme.
Publié le
06
/
11
/
2020

Sept questions simples sur le djihadisme 


Wassim Nasr est journaliste et spécialiste des mouvements djihadistes. Pour Brut, il répond à sept questions sur le djihadisme.


C’est quoi le djihadisme ? 


« C’est le recours à la violence au nom d’un groupe qui prône un système qui se base sur la religion musulmane qu’elle soit sunnite ou chiite », explique Wassim Nasr, journaliste et spécialiste des mouvements djihadistes. Le djihadisme est né dans les années 1960. Il y aurait eu des signes importants tels que l’assassinat du président égyptien Anouar el-Sadate par les Frères Musulmans.


Le spécialiste note aussi la révolution islamique en Iran comme événement marquant. En effet, cette révolution a engendré des groupes comme le Hezbollah. Il y a aussi eu d’autres groupes, à ce moment-là sunnites, donc islamiques, comme Al-Qaïda, l’État Islamique ou d’autres. La définition même du terrorisme, est le recours à la violence à des fins politiques.


Quel est le but des djihadistes ? 


Il peut être pour chasser une armée, pour y résister, pour faire pression sur un gouvernement en s’attaquant aux infrastructures ou autre. Parfois, selon Wassin Nasr, c’est aussi en s’attaquant aux pays occidentaux. « Pour faire fléchir leur position en terme de géopolitique sur une zone ou sur une autre ou pour peser par exemple sur les urnes ». Par exemple Al-Qaïda a commit des attentats en Espagne, par conséquent, les Espagnols se sont retirés d’Irak. 


Comment est financé le djihadisme ? 


Il y a plusieurs moyens. Tout d’abord, y a le terrorisme d’État. « Par exemple quand on parle de l’Iran qui finance plusieurs groupes djihadistes chiites, il y a un financement d’état », rapporte le spécialiste. Ensuite, il y a les financements privés, donc provenant des sympathisants.


Wassim Nasr évoque aussi l’économie souterraine qui profite aux groupes djihadistes. « On parle de la micro-économie », dit-il. Et de poursuivre : « Ils peuvent se greffer sur des commerces qui sont légaux et en profiter. Comme le commerce du poissons autour du lac Tchad pour l’Etat Islamique dans cette zone. » Il y aussi le trafic de pétrole entre Irak et Syrie pour l’État Islamique en ce qui concerne le djihadisme.


Pourquoi utiliser la décapitation ?


Le spécialiste précise que la décapitation n’est pas propre au djihadisme. D’autres groupes utilisent cet acte, tels que les cartels hispaniques. Ceux qui pratiquent la décapitation souhaitent insuffler une sorte de frayeur dans l’esprit des adversaires et des ennemis.


« Avec l’avènement de l’Etat Islamique en tout cas, il y a une mise en scène de la violence c’est une scénarisation qu’Al-Qaïda refuse. Il y a eu une jurisprudence chez Al-Qaïda qui disait il ne fallait pas s’attaquer aux lieux de cultes alors que l’Etat Islamique n’hésite pas une seconde à s’attaquer aux lieux de culte. »


Est-ce que le djihadisme était plus violent, avant ?


Dans les années 1980 notamment, il y a eu des attentats de manière fréquente. Ils impliquaient des victimes et des lieux symboliques. Puis il y a eu une période plus calme avant un retour soudain des attentats. Cette fois, il y a beaucoup de victimes sur une période courte, comme pour le 13-Novembre et l’attaque de Nice.


Les pays occidentaux sont-ils les premiers ciblés ? 


Les premiers touchés sont les pays arabo-musulmans. En effet, ce sont des zones de conflits où les groupes djihadistes sont présents donc il y a plus de victimes. « Les attaques terroristes en Occident de grande ampleur comme le 11 septembre et les attaques du 13 novembre restent quand même une exception. Il y a plus d’attaques au couteau, des voitures-béliers, que des grosses attaques organisées où des terroristes ont été projetés par un groupe pour commettre des attentats dans un pays occidental », indique Wassim Nasr.


Est-ce que le djihadisme s’étend ?     


La réponse est oui selon le spécialiste : « Malgré les pertes sur le terrain, l’idéologie reste très vivace parce que ça s’imbrique sur des dynamiques locales, sur des théâtres de guerre très anciens d’un côté et d’un autre côté parce qu’aujourd’hui c’est la seule idéologie révolutionnaire sur le marché donc ça continue à attirer du monde. »