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Derrière la vidéo d'un père et de sa fille, le quotidien des Syriens

Pendant ce temps-là en Syrie, alors que la vidéo d'un père jouant avec sa fille pour la rassurer pendant les bombardements est devenue virale, des centaines de milliers d'habitants continuent de subir la guerre.
Publié le
19
/
02
/
2020

Derrière la vidéo d'un père et sa fille, le quotidien des enfants en Syrie


Depuis décembre, comme Abdallah et sa fille Salwa, près de 900.000 personnes habitant le nord de la Syrie ont été déplacées.


En Syrie, un père qui apprend à sa fillette de 3 ans à rire quand elle entend un bombardement pour la préserver : cette vidéo a été vue des millions de fois sur les réseaux sociaux. Mais pendant ce temps-là, dans le nord de la Syrie, la réalité, ce sont des bombardements quotidiens. Depuis décembre, comme Abdallah et sa fille Salwa, près de 900.000 personnes ont été déplacées dans cette région. La plupart fuient la ville d’Idlib, l’un des derniers bastions des rebelles syriens qui luttent contre le régime de Bachar el-Assad.


L’une des plus graves crises humanitaires qu’a connues le pays depuis 2011


« Au total, depuis le 1er janvier de cette année, lors de la dernière grande offensive militaire du gouvernement syrien pour reprendre des zones clés à Idlib et Alep, nous avons enregistré la mort de 299 civils dans cette région de Syrie. Environ 93 % de ces décès ont été causés par le gouvernement syrien et ses alliés », détaille Rupert Colville, porte-parole de l’ONU. Dans ces territoires vivent environ 3,5 millions de personnes.


Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, s’est violemment insurgé contre la situation : « Nous assistons à des bombardements aveugles de cibles civiles. Nous appelons donc le régime syrien, soutenu par la Russie, à cesser toutes les attaques. » Dans le nord de la Syrie, les bombardements n’épargnent rien ni personne. Selon l’ONU, c’est l’une des plus graves crises humanitaires qu’a connues le pays depuis le début de la guerre en 2011, et le plus important exode de population. Les bombardements ont également détruit plus de la moitié des structures sanitaires de la région.


L’ONU évoque un crime de guerre


« La quantité d’attaques contre ces hôpitaux, ces installations médicales et ces écoles suggère qu’elles ne peuvent pas toutes être accidentelles. Ce qui peut contribuer à ce que quelque chose soit considéré comme un crime de guerre », a annoncé Rupert Colville. Toutefois, si l’ONU a appelé à un cessez-le-feu, le Président syrien s’est engagé à poursuivre son avancée.


Depuis le 1er décembre, ces batailles ont laissé derrière elles des villes fantômes et de nombreux déplacés, qui cherchent des refuges dans des zones plus sûres près de la frontière turque. 500.000 d’entre eux sont des enfants, l’équivalent de toute la population de la ville de Lyon. Depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, la guerre a fait plus de 380.000 morts, et 13 millions de Syriens ont fui leur maison.