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Face à la crise, de plus en plus de jeunes libanais quittent le pays
Elles quittent le Liban pour un avenir meilleur
Joelle et Marita sont soeurs. Dans leur pays natal, elles ne voient aucun avenir, aucune possibilité de faire carrière. Alors elles s’en vont.
Elles ont 22 et 25 ans, et elles ont déjà fait un choix capital : celui de quitter leur pays pour une durée indéfinie. Joelle et Marita vivent à Beyrouth avec leur mère et leur père.
Marina essaie de se montrer optimiste malgré tout : « C’est très triste à dire, mais c’est une chance que j’ai. Il n’y a pas de futur ici. Je me suis convaincue que c’est un truc que je suis obligée de faire. Et ça depuis plusieurs années, depuis que j’ai commencé l’université. Donc quitter le Liban, ce n’est pas vraiment un processus soudain. »
Au Liban, le taux de chômage chez les jeunes diplômés est de 35 %
Son père partage son opinion. Mais la tristesse l’envahit dès qu’il pense au départ imminent de ses filles. À Joelle, il assure : « Je ne veux pas que tu vives comme moi, que tu sois toujours à avoir peur du lendemain. Mais on n’est pas contents de vous voir quitter le pays. Après, je ne peux pas être un type égoïste. C’est votre vie, c’est à vous de choisir. »
Au Liban, le taux de chômage chez les jeunes diplômés est de 35 %, et 45 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, selon les chiffres du ministère des Affaires sociales. Pour le père de Marita et Joëlle, le pays est dans l’impasse. « Les gens ici sont éduqués. Mais il y a un problème : il n’y a pas de travail. Élever vos enfants et les regarder quitter le pays… Après, on va devenir vieux. Le pays va devenir vieux. Il ne va pas y avoir de jeunes gens, il va y avoir des vieux. Vous pensez qu’ils vont revenir ? J’en doute fort. »
« Je ne pense pas que je vais rentrer »
Joelle va même plus loin : « Si le pays reste comme ça, avec un manque d’infrastructures, un manque d’éducation, un manque de respect pour nous… Je ne pense pas que je vais rentrer. Je veux aller quelque part pour ne pas me faire bombarder à n’importe quel moment. Si je veux être une bonne psychologue et faire quelque chose de ma vie, je ne peux pas rester là. »
« Elle n’a pas le choix. Pour son propre futur, c’est le mieux de partir. On ne peut rien faire. On ne peut pas dire à notre fille : “OK, ça va, reste au Liban.” réalise sa mère. Je n’arrive pas à dormir en pensant à ça. Je n’arrive pas à dormir. Je suis très, très, très triste, maintenant. Très. »