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Le séisme raconté par une Française expatriée en Turquie
“Ça a dû durer au moins 1 minute 30... ça semblait interminable”
“On était dans notre lit dans la nuit de dimanche à lundi quand les secousses ont commencé”, raconte Clémence. Française expatriée en Turquie, elle habitait dans une des zones touchées par les séismes qui ont frappé le pays, lundi 6 février. “On a été littéralement projetés hors du lit. Et les secousses continuaient, donc on a attrapé notre bébé, on l'a enveloppé dans des couvertures parce qu'il fait très, très froid, on a essayé de prendre deux, trois affaires et de courir vers la voiture pour se réfugier. Les secousses continuaient toujours. Ça a dû durer au moins 1 minute 30... Enfin, ça semblait interminable, évidemment”, se souvient-elle.
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“On a assisté à des scènes vraiment terrifiantes”
“On est restés dans la voiture. Les voisins, les gens autour sont venus se réfugier aussi. Les gens qui n'ont pas forcément de voiture sont venus se réfugier avec nous pour avoir un peu le chauffage, puisqu'il fait très froid. Et ensuite, il y a eu un deuxième séisme qui a frappé, donc les bâtiments se sont écroulés. Il y a un chaos dans toute la ville”, continue Clémence. Les bâtiments encore en état menacent toujours de s’écrouler, donc les habitants n’ont plus de refuge et ne peuvent pas prendre des affaires.
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Les rescapés essayent, comme ils le peuvent, d’aider les survivants à sortir des décombres. “Il n'y a pas eu d'aide non plus nationale ou internationale sur le premier jour. Donc, les locaux se sont retrouvés à sortir leurs proches des décombres. On a assisté à des scènes vraiment terrifiantes de gens qui disaient qu'ils entendent les cris de leurs proches, mais ils ne peuvent pas accéder à eux pour les sortir des décombres.”
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“Il faut qu'on continue à s'entraider”
Chacun cherche de l’essence pour alimenter leur voiture, dernier refuge pour les personnes sur place. “Il n'y a plus d'essence. Ils essaient de donner de l'essence à hauteur de 100 liras, ce qui doit faire deux, trois litres d'essence par personne, donc ça suffit juste à se réchauffer pour la journée.” Ceux qui ont assez de carburant décident de partir. “Aujourd'hui, on a décidé, avec ma famille, de partir vers Mersin, qui est une autre ville sur la côte et qui semblerait être un petit peu moins touchée. (...) On s'est réfugiés dans l'appartement de vacances de ma belle-famille, à 9 personnes. On a dû partir sans un au revoir, on a juste tout laissé sur place ce matin, mais on pense que l'entraide va continuer.”
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Cette entraide est alors le seul levier pour les habitants de s’en sortir dans cette situation. “Nous, on a eu pas mal de chance, parce qu'en fait, mon beau-père a une auto-école et c'est comme ça aussi qu'on a pu venir, parce que sinon, il n'y a plus d'essence. On a aussi pu en faire profiter d'autres personnes qui avaient envie de partir. Il faut qu'on continue à s'entraider et surtout qu'on continue à penser aux victimes et aux familles des victimes sur place.”