Interview de Damien Chazelle pour son film Babylon

Damien Chazelle revient au cinéma avec Babylon. Le réalisateur de Whiplash et La La Land a répondu aux questions de Brut.
Publié le
11/1/2023
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“Voir une œuvre en une seule expérience, je pense que c’est important”


Le réalisateur Damien Chazelle revient sur le devant de la scène cinématographique avec son nouveau film : Babylon. Après Whiplash et La La Land, il revient avec un casting comprenant les acteurs Brad Pitt et Diego Calva, et l'actrice Margot Robbie. Le long-métrage sera disponible le 18 janvier prochain au cinéma. Mais au début de la réalisation de l'œuvre, Damien Chazelle a d’abord filmé une version avec son téléphone. “Diego Calva est venu aux États-Unis, il a passé 10 jours, 11 jours chez moi et voilà, on a fait toutes les scènes du film avec ma femme qui jouait tous les autres rôles: elle jouait Brad Pitt, elle jouait Margot”, se rappelle-t-il.
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Un premier tournage dans son jardin


“Et puis ensuite, on a eu Margot Robbie pour un jour aussi, pour jouer quelques scènes avec Diego juste pour voir les relations entre les deux. C’était tout sur l’iPhone et on était comme des enfants, quoi, c’était le jardin qui est devenu tout le monde du film. Et j’avais quelques morceaux de musique, déjà, de Justin, mon compositeur. Et donc dès que j’ai eu toutes les prises, je l’ai monté sur mon ordinateur, donc c’est vrai que j’ai une version d’à peu près deux heures. C’est assez amusant de voir… Je n’avais jamais fait ça. C’était génial”, continue-t-il.
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Babylon traite de la notion de célébrité dans les années 1920, et de la création du symbole américain d’Hollywood. Comment perçoit-il la célébrité? “La notion de célébrité avant le cinéma, c’était tout à fait différent, c’était Sarah Bernhardt, c’étaient des actrices de théâtre, des chanteurs d’opéra, des rois, des princes, tout ça. C’étaient des gens qu’on voyait de tout loin. Alors que le cinéma vient, et là, on est intime avec les stars, on voit Greta Garbo sur un grand écran, sur un gros plan. C’est pour ça que le gros plan était tellement bouleversant au début. Et donc, c’était la création d’un nouveau type de célébrité. C’était cette manie, cette hystérie pour les stars. Est-ce qu’on trouve ça aujourd'hui? Pas exactement, mais peut-être qu’on est encore en train de créer un nouveau type de célébrité.”
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“Il y a toute une espèce de grand cinéma qu’on a perdu”


Avant Babylon, Damien Chazelle a réalisé quatre films, et une série pour Netflix. Ce dernier film, très dense, aurait pu devenir une série. Mais il a décidé de le garder sous un format long-métrage. “Je pense que c’est dommage, en fait, qu’aujourd’hui, on demande toujours, quand un film est assez dense: ‘Ah, pourquoi ce n’est pas une série?’ Et c’est pour ça, un peu, qu’on a perdu tout un genre du cinéma qu’on a perdu. C’est le genre du cinéma épique. Soit c’est Napoléon, d’Abel Gance, soit c’est Les Enfants du paradis, de Marcel Carné, soit c’est Gone With The Wind, à Hollywood. Surtout dans les années 1960: Le Parrain 1, Le Parrain 2, Apocalypse Now.”
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Il conclut: “Il y a toute une espèce de grand cinéma qu’on a perdu. On a gagné d’autres choses, bien sûr, et la télévision, il y a des chefs-d'œuvre qui sont faits pour la télévision. Mais cette espèce de cinéma épique, de long cinéma pour le grand écran, pour une expérience ininterrompue, c’est-à-dire qu’on ne le divise pas en chapitres, on le voit comme ça, en une seule expérience, je pense que c’est important.”
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