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Interview exclusive de Didier Deschamps sur Brut
“Ce sont des moments de communion pour les Français”
Brut a interviewé le sélectionneur de l’équipe de France de football Didier Deschamps, à quelques semaines de la Coupe de Monde, dont le coup d’envoi est lancé le 20 novembre prochain. Un moyen de revenir sur la composition de l’équipe qui sera annoncée le 9 novembre. Kylian Mbappé, Karim Benzema, Paul Pogba... qui sera sélectionné ? Mais l’ancien joueur ne veut rien déclarer. “Vous le saurez le 9, ça, je ne vais pas vous le dire”, a-t-il répondu.
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Un suivi très précis et millimétré
Mais prévient-il les joueurs en amont de l’annonce officielle ? “Ça m'est arrivé de prévenir: forcément, si je préviens un joueur, c'est parce que je ne le prends pas. Je ne veux pas vous citer d'exemple, mais c'est forcément un joueur qui avait un certain vécu, à la limite un statut, de pas être confronté à mon annonce au 20h. (...) J'ai encore plus conscience avec l'expérience maintenant que, quand je l'appelle, le joueur, ce que je lui dis, ce n'est pas audible pour lui. Quel qu'il soit. Parce que pour lui, il doit y être, et comme il n’y est pas, je n'ai pas à me justifier, mais j'argumente. Je m'en suis rendu compte et non des moindres, qu’ils ne se rappellent pas de ce que je leur ai dit. Pour l'un d'entre eux, il m'a dit: ‘Non, mais coach, à ce moment-là, je ne pouvais rien entendre’”, explique-t-il.
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Il évoque également sa préparation personnelle pour accompagner les Bleus. “Il est très pris ! (...) Les médias et la communication, à un moment, je dis stop. (...) J'ai besoin de, même si ça ne me coûte pas d'énergie et je garderai ma tranquillité et ma sérénité, mais ça passe par beaucoup de réglages. On a fait un séminaire pendant deux jours et demi, il y a dix jours, dans les détails logistiques et autres dans tous les domaines. Et puis après, à suivre les joueurs. C'est ce qu'on fait régulièrement, couvrir les 55 joueurs qui ont été présélectionnés.”
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“Participer, ça ne veut pas dire cautionner”
Suivre les joueurs français est alors très important avant la compétition. L’enjeu de la santé mentale est même entré en compte maintenant, surtout en ce moment avec l’Affaire Pogba. “On parle beaucoup plus librement, peut-être, aux gens. Il y a beaucoup moins de non-dits, mais évidemment, l'aspect psychologique, comme certains joueurs peuvent avoir certains traumatismes ou des états psychologiques qui peuvent se rapprocher par moments, liés au contexte, à une forme de déprime. Le sportif de haut niveau, c'est pas un robot, donc... La nature humaine fait que c'est la tête qui commande les jambes, donc si votre tête n'est pas bien, les jambes, elles ne vont pas répondre.”
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Il a également réagi aux différentes annonces des villes françaises ne diffusant pas les matchs des bleus, pour dénoncer les conditions de mise en place de la compétition de football au Qatar. “C'est quand même des moments de communion pour les Français. C'est une liberté, ça n'empêchera pas les gens de regarder et il y aura toujours autant de personnes qui regarderont les matchs. Je suis pas là pour juger, ce n’est pas Didier Deschamps le citoyen qui vous parle, c'est Didier Deschamps le sélectionneur. Et en tant que sélectionneur, je suis participant. Participer, ça ne veut pas dire cautionner. Nous sommes des hôtes dans un pays organisateur, il y a quatre ans en Russie, il y a huit ans au Brésil. Et cette décision, elle n'a pas été prise il y a quelques semaines ou quelques mois. ll y a plus de dix ans qu'elle a été prise”, ajoute-il.
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