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"Je m'appelle Hanne et je suis née intersexe"

"Je m'appelle Hanne et je suis née intersexe" En France, l'état civil ne reconnaît que le sexe masculin et féminin.
Publié le
04
/
05
/
2017

C’est quoi, être intersexe ?


Environ 2 % de la population mondiale a naît avec des organes génitaux difficiles ou impossibles à définir.


« Je m'appelle Hanne, et je suis née intersexe. Ça signifie que mon corps n'est pas clairement masculin ou féminin. » Début 2017, la mannequin Hanne Gaby Odiele a révélé être intersexe. Comme environ 2 % de la population mondiale, elle est née avec des organes génitaux difficiles ou impossibles à définir.


En France, l'état civil ne reconnaît que le sexe féminin ou masculin


« Il y a des dizaines et des dizaines de raisons d'être intersexe. On n'est pas tous traités de la même façon par le corps médical. L'intersexuation n'apparaît pas nécessairement à la naissance. Elle peut se découvrir à la puberté ou même plus tard », détaille Vincent Guillot, co-fondateur de l'Organisation internationale des intersexes.


Néanmoins, en France, l'état civil ne reconnaît que le sexe féminin ou masculin : la Cour de cassation a refusé la mention de sexe neutre en 2017. Pourtant, le Royaume-Uni, la Lettonie, le Portugal, les Pays-Bas et l'Allemagne autorisent la mention d'un sexe neutre dans l'enregistrement des certificats de naissance. En Inde, il est par ailleurs possible d'indiquer que l’on est de « sexe autre ».


« Des opérations chirurgicales considérées comme des mutilations »


En plus des pièces d'identité, les intersexes se voient parfois imposer un genre par leurs parents ou par des médecins. Alors président de la République, François Hollande avait assuré « penser à l'interdiction des opérations chirurgicales subies aujourd'hui par des enfants intersexes, de plus en plus largement considérées comme des mutilations ».


La France a été condamnée à trois reprises par l'ONU en 2016 pour des opérations sur des enfants visant à leur attribuer un sexe masculin ou féminin. Vincent Guillot s'en désole. « On n'est pas de pauvres choses pathologiques, des erreurs de la nature. On est comme les autres, sauf qu'on a des organes génitaux, et, souvent, une identité différente. Mais après... on n’est ni plus ni moins normaux ou anormaux que le reste de la population. »