"Je parle de tout, sans limites et sans tabous", rencontre avec Karol G

“C'est ce qu'il y a de plus intime et de plus unique en moi”

“Une bichota, c'est une femme puissante, qui n'a besoin de personne, qui est prête à relever des défis et à évoluer”. La chanteuse colombienne Karol G vient de sortir son morceau TQG, en feat avec Shakira, un titre qui parle de leurs ex-relations amoureuses, respectivement avec le rappeur portoricain Anuel AA et le footballeur Gerard Piqué. “TQG” qui signifie "Te Quedó Grande", ce qui pourrait être traduit par "Trop bien pour toi” fait partie de l’album “Mañana Será Bonito”. “Cette chanson, elle est vraiment unique. C'est très symbolique, deux femmes colombiennes qui s'associent et qui battent des records ensemble. On a fait beaucoup de choses, on a fait des chiffres qui vont rester dans l'histoire. Mais je dis toujours que l'important, au-delà des chiffres, qui sont juste des chiffres, c'est le fait qu'autant de gens profitent du morceau, dansent dessus, le chantent, l'apprécient, c'est vraiment unique” commente Karol G. 

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Pour la chanteuse de reggaeton, la défense de la liberté féminine est essentielle: “Depuis des générations, on s'identifie à des chansons écrites par des hommes et on essaie de se conformer à leur point de vue. Mais au final, ça ne prend pas en compte toute notre complexité, comment nous vivons de notre côté. Beaucoup de mes chansons sont devenues des hymnes. Même des hommes les chantent et les apprécient, parce qu'elles leur parlent à eux aussi. C'est une question d'égalité entre les genres, entre les sexes. Nous avons écouté ce qu'ils avaient à dire et maintenant, c'est eux qui écoutent. C'est clairement une idée importante dans toutes mes chansons, de représenter les femmes, pour que quand elles chantent, elles se reconnaissent, c'est pour ça que je parle de tout, sans limites, sans tabous, sans réserves, sans préjugés”.

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“Je me fiche de ce que disent les gens”

“Il y a encore beaucoup de limites dans l'esprit de beaucoup de gens, mais moi, j'ai fait tomber ces barrières depuis longtemps dans ma tête. J'encourage constamment les femmes à le faire. D'autres personnes nous disent comment nous devons nous considérer, comment nous devons parler, nous exprimer pour nous faire respecter, mais le respect doit venir de soi-même. Ce qui se passe autour, c'est secondaire. Bien sûr, c'est gênant et c'est frustrant. Mais pour évoluer en tant que femme, je crois que la force doit venir de l'intérieur. Je suis une femme, je m'exprime comme ça, je parle comme ça et je me fiche de ce que disent les gens. Je fais partie des femmes qui travaillent pour obtenir cet espace et pour obtenir ce respect. Plus on le fera, plus vite ça évoluera. Bien sûr, les autres doivent changer aussi, mais plus on changera nous-mêmes et plus on cultivera notre force, plus ce sera facile d'avancer” affirme l’artiste originaire de Colombie. 

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Karol G a été révélée en 2013 avec la chanson “Amor De Dos”, pour laquelle elle forme un duo avec le chanteur portoricain Nicky Jam. A l’époque, la vidéo est visionnée plus de 100 millions de fois sur YouTube. Depuis, elle a enchaîné les succès et les collaborations: avec Andy Riviera pour la chanson “Mañana”, De La Ghetto pour “Te Lo Quiero Hacer” ou encore Kevin Roldán pour “Eres mi Todo”. Son nouvel album “Mañana Será Bonito”, révélé en 2023, marque une nouvelle étape dans sa carrière: “C'était vraiment une catharsis, une thérapie, une bouffée d'air. La musique que je fais pourrait être la bande son de tout ce processus: au départ, on n'est pas bien, et petit à petit, on se sent mieux” explique Karol G.

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“Mais au-delà de ça, c'est aussi ce qu'il y a de plus intime et de plus unique en moi. Je suis très heureuse de ne pas avoir eu à créer un personnage, parce que dans ma génération, on nous encourage souvent à créer un personnage parfait, pour se démarquer et trouver sa place. Je suis heureuse de pouvoir être moi-même, que ça plaise aux gens, qu'ils l'acceptent et que ça les touche. Ça me fait vraiment plaisir parce que l'album, c'est ça, c'est une invitation à être soi-même, à sortir de ces cases où on veut absolument nous mettre” ajoute la chanteuse colombienne.