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L'actrice Judith Chemla témoigne des violences de ses anciens compagnons
“Bien sûr qu'on a honte quand on accepte ça, quand on vit ça. On a honte d'avoir finalement choisi un conjoint violent. On a honte d'oser dire que ça arrive. On a honte, c'est vrai, mais on n'est pas responsable de la violence des autres”. Judith Chemla est actrice et chanteuse lyrique. Victime de violences conjugales de la part de ses anciens compagnons, elle explique aujourd’hui que si elle est restée à l’époque “c'est beaucoup pour préserver la cellule familiale” : “C'est très, très dur quand il y a des enfants. On est toujours très, très inféodé à la sacralité de la cellule familiale, parce que c’est censé être magnifique, et c'est magnifique. Et même des fois, quand il y a des violences, on partage des moments magnifiques. C'est ça qui est dur. C’est très dur d'en sortir, de se dire : bon, il y a des sacrifices à faire. Mais il faut les faire”.
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“Moi, mon but premier, c'est de me réveiller”
“Avant de prendre la mesure de ce qu'on subit, des fois, on ne veut surtout pas se voir comme une victime. C'est insupportable, on déteste ça. C'est pour ça qu'on est dans le déni. Beaucoup. Et puis, on adore tout ce qui est puissant, donc on n'a pas envie de se reconnaître comme victime. Pourtant, putain, il le faut, des fois. En fait, on ne retrouve son pouvoir que quand on accepte de regarder vraiment les choses. On croit protéger ses enfants en gardant, des fois, en restant. Mais en fait non. Plus on est dans le déni, plus ça nous arrive dans la face fort. Là, c'est dur, ce que je suis en train de faire, parce que ça met en cause des gens publiquement, et ce n'est pas mon but premier. Moi, mon but premier, c'est de me réveiller et d'aider à ce qu'il y ait un réveil sociétal” déclare Judith Chemla.
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“Je me suis dit : ma lumière, c'est ma lumière à moi. Je vais en prendre soin et je ne permettrai à personne de l’éteindre”
En juillet 2022, “un an après cette agression”, la jeune femme a “un sursaut” et se décide à partir, “à sortir de ces relations violentes”. Judith Chemla quitte “le père de (sa) fille”, elle porte plainte et “malgré une condamnation pénale, (elle subit) encore un harcèlement intolérable”. “Ce qui me joue aussi des tours, c'est que je suis consciente que ça ne va pas, que je le dis, que je formule les choses. Mais je ne mesure pas à quel point c'est grave. Je sais que ça ne va pas, mais je retourne des années plus tard sur une autre relation violente parce que je ne suis pas revenue sur ce qui m'a permis de subir ça”.
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En tant qu’ancienne victime de violences conjugales, Judith Chemla en est certaine : “On n'a pas de pouvoir sur les autres. Vous n'avez pas de pouvoir sur votre homme et il ne faut pas qu'il en ait sur vous. On doit se respecter les uns les autres et je sais que c'est difficile et qu'il faut faire ce trajet. Il est parfois très long que ça ne changera pas. Mais, malheureusement, la vérité, c'est qu'il y a des êtres qui décident de ne pas changer. Et même quand ils vous disent "je vais changer", ce sont des pièges terribles. Osez regarder le réel. Et puis surtout moi, ce qui m'a donné de la force… Des mois avant de partir, j'ai enclenché une petite chose en moi, un petit choix, tout petit, c'est de dire : ma lumière, c'est ma lumière à moi. Je vais en prendre soin et je ne permettrai à personne de l’éteindre”.
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