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L'affaire Benalla

Il y a un an, éclatait "l’affaire Benalla". Depuis, les rebondissements se sont succédé...
Publié le
18
/
07
/
2019

Il y a un an : l'affaire Benalla


Il y a un an, éclatait « l’affaire Benalla ». Depuis, les rebondissements se sont succédé...


Le 1er mai 2018, un homme habillé en policier est filmé en train de frapper un couple de manifestants à Paris. Le 18 juillet suivant, l'identité de l'homme est révélée par le journal Le Monde. Il s'appelle Alexandre Benalla, il est chargé de mission à l'Élysée. Alexandre Benalla est un proche d'Emmanuel Macron.


Lors des manifestations du 1er mai, Alexandre Benalla était accompagné d'un autre collaborateur de l'Élysée, Vincent Crase. Une enquête préliminaire est ouverte pour « violences par personne chargée d'une mission de service public » et « usurpation de fonctions ». La simple « affaire d’été » devient petit à petit une « affaire d’Etat ».


Une enquête préliminaire est ouverte. Les enquêteurs décident de perquisitionner le domicile d'Alexandre Benalla, fin juillet. « Une perquisition totalement surréaliste » précise Romain Boutilly, journaliste à Envoyé Spécial. « Les policiers avec Alexandre Benalla à son domicile. M. Benalla dit qu'il n'a pas les clés, il dit que c'est sa femme qui les a et sa femme, elle ne répond pas. Ils n'ont pas de bélier pour enfoncer la porte, ils appellent un serrurier, le serrurier vient, il n'a pas le bon matériel pour enfoncer la porte » raconte Romain Boutilly, journaliste à Envoyé Spécial.


Après cette première perquisition ratée, les policiers reviennent le lendemain au domicile d’Alexandre Benalla. Lorsque les policiers ouvrent la porte, ils s'aperçoivent que le coffre-fort d'Alexandre Benalla a disparu. « Alexandre Benalla est interrogé par les policiers et il dit : “Oui, bon, c'est vrai que j'ai demandé à un copain de le transporter, de le déplacer autre part, je ne sais pas qui l'a fait et je ne sais pas où c’est.” » raconte Tristan Waleckx, journaliste à Envoyé Spécial. Le coffre-fort n'a jamais été retrouvé.


Le 19 septembre, après avoir été licencié, Alexandre Benalla est auditionné par le Sénat, mais il refuse de répondre à la majorité des questions.


Le 17 décembre, Mediapart révèle l'existence d'un contrat russe signé entre un oligarque russe et une société de sécurité gérée par Alexandre Benalla et Vincent Crase. C'est « le volet le plus grave de l'affaire Benalla » estime Fabrice Arfi. Dans le cadre de ses fonctions, Alexandre Benalla « est habilité au secret défense » explique Fabrice Arfi. Mais dans le cadre de ce contrat, « ils vont nouer des liens d'affaires donc se placer sous la dépendance d'un oligarque russe » précise le journaliste à Mediapart.


Cet oligarque russe, c’est Iskandar Makhmudov. Il « a fait toute sa fortune grâce au Kremlin de monsieur Poutine » détaille Fabrice Arfi. De plus, Iskandar Makhmudov est suspecté par plusieurs magistrats européens d'être lié aux « pires groupes criminels de Moscou ». Pour Fabrice Arfi, Emmanuel Macron avait donc une potentielle ingérence russe « sous le nez (…) et ça ne suscite absolument aucun commentaire de la présidence de la République ».


Le 27 décembre 2018, Mediapart révèle qu'Alexandre Benalla a continué à utiliser ses passeports diplomatiques plusieurs mois après son licenciement de l'Élysée. Pourtant, en septembre, il affirmait devant les sénateurs ne plus les avoir en sa possession : « Ils sont au bureau que j'occupais à l'Élysée. Donc, je pense que l'Élysée a dû s'en occuper. » avait alors déclaré Alexandre Benalla. Quelques jours plus tard, il sera mis en examen pour « usage sans droit » de ses passeports.


Le 31 janvier 2019, un enregistrement sonore d'une discussion privée entre Alexandre Benalla et Vincent Crase est dévoilé par Mediapart. Cette discussion remonte au 26 juillet 2018 et prouve qu’Alexandre Benalla et Vincent Crase « se rencontrent secrètement à Paris » alors qu’ils n’en ont pas le droit, puisqu’ils sont tous deux mis en examen dans l'affaire des violences du 1er-Mai.


Le but de leur rencontre est aussi d’ « envisager d'éventuelles destructions de preuves dans les affaires Benalla » déclare Fabrice Arfi. « On découvre la réalité du soutien de l'Élysée auprès d'Alexandre Benalla qui retranscrit ce que le président lui a dit : “Tu vas tous les bouffer.” » ajoute le journaliste à Mediapart.


Le 19 février dernier, Alexandre Benalla et Vincent Crase sont placés en détention pendant une semaine, pour cause de violation du contrôle judiciaire. « La défense de messieurs Crase et Benalla a fait appel du placement en détention et la cour d'appel a jugé qu'ils pouvaient être remis en liberté » précise Fabrice Arfi.


Le 4 avril, 3 collaborateurs d'Emmanuel Macron sont convoqués par la justice : Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, Patrick Strzoda, directeur de cabinet du président ainsi que François-Xavier Lauch, chef de cabinet. Ils sont tous 3 entendus sur les conditions dans lesquelles Alexandre Benalla a obtenu ses passeports diplomatiques.


Le 18 juillet, 1 an après le début de « l’affaire Benalla », 2 informations judiciaires et 4 enquêtes préliminaires sont toujours en cours.