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L'histoire de l'espionne russe Anna Chapman (épisode 1)
Ces agents, parfois en couple avec enfants, menaient la vie d’Américains tranquilles
Nom de code : “90-60-90". Voici l’histoire d’Anna Chapman, l’espionne russe surnommée “la nouvelle Mata Hari”. En 2010, le président américain Barack Obama reçoit son homologue russe Dmitri Medvedev sur fond de réchauffement diplomatique entre les deux grandes puissances. Mais alors que les deux présidents célèbrent leur rapprochement, le FBI est sur le point d'arrêter une dizaine d’espions russes sur le sol américain. Des agents dormants dissimulés sous de fausses identités. C’est l'opération Ghost Stories. “C’étaient des gens qui avaient endossé des fausses identités de personnes décédées, pour certains, d’enfants, de bébés morts. Donc, on parlait de fantômes” explique Andreï Kozovoï, professeur d’histoire russe à l’université de Lille.
Jonna Mendez : interview d'une ancienne espionne
Ces agents, parfois en couple avec enfants, menaient la vie d’Américains tranquilles, pour certains depuis les années 1990. Leur objectif : se fondre dans la masse pour infiltrer les cercles politiques et récolter des informations sensibles sur les États-Unis. “C’est complètement rocambolesque. On n'imaginait pas un seul instant aux États-Unis qu’il y ait ces familles d‘agents dormants infiltrés depuis des années pour espionner. On se croirait vraiment dans un film d'espionnage” ajoute Andreï Kozovoï. Parmi les agents ciblés par le FBI, on retrouve Anna Chapman, une businesswoman à la tête d'une agence immobilière destinée aux clients fortunés russes. La presse américaine s'emballe pour cette espionne russe.
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“Elle a eu une grande popularité Chapman dès qu’elle a eu connaissance de cette affaire parc qu’elle correspondait parfaitmeent à ce stéréotype, àç ce cliché de la femme fatale russe, venue du froid, séductrice, rousse. On l’appelait l’agent 90-60-90. Ses mensurations ont fait le tour du monde” commente Andreï Kozovoï, professeur d’histoire russe à l’université de Lille. Anna Chapman est née en Russie au début des années 1980 sous le nom d’Anna Kouchtchenko. Son père est un ancien cadre du KGB, l'ancêtre des services secrets russes. À 20 ans à peine, elle épouse Alex Chapman, le fils d’un homme d'affaires britannique qu’elle a rencontré quelques mois plus tôt. Ensemble, ils quittent Moscou pour s'installer à Londres. A cette époque, Londres accueille beaucoup d’expatriés russes pour des raisons politiques.
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Anna commence à fréquenter la diaspora russe et les hautes sphères de la société londonienne. La relation entre les jeunes mariés se détériore rapidement. Au milieu des années 2000, le couple Chapman divorce. Anna retourne quelque temps à Moscou avant de s’envoler pour New York avec un nouvel objectif : faire des affaires dans l'immobilier. “Elle est surveillée étroitement par le FBI qui découvre assez vite que, une fois par mois, tous les mercredis, elle rencontre quelqu'un…” décrit Andreï Kozovoï, professeur d’histoire russe à l’université de Lille.
Voir l’épisode 2 : Anna Chapman, l’histoire de l’espionne russe