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L'histoire de la boucherie des Coquières
Il y a 30 ans, la boucherie Les Coquières ouvrait ses portes à Aubagne. En revoyant les photos d’archives, Abdelhafid Ziani repense “à tout le chemin parcouru qu'il a fallu faire pour y arriver. Avec de la patience. Nous, on a pris ça pour un jeu, mais on ne se prenait pas trop au sérieux, tout en étant sérieux pour le client. Pendant les dix premières années, j'ai pas pris un jour de congé”. Ici, c’est une histoire de famille. Myriam Ziani, la fille, a décidé de reprendre les commandes de l’établissement il y a peu. Elle se souvient : “Ma mère tenait la caisse, derrière le comptoir, et mon père, il découpait la viande. Moi, j'étais juste derrière, dans les vestiaires, je prenais mon goûter, je dessinais, ou je faisais mes devoirs. Quand j'ai dit en 2015 “non, ne vendez pas la boucherie, je veux la reprendre", ma mère, elle m'a dit: “Mais ça va être du travail. Et puis c'est un métier d'homme, tu ne sais pas couper la viande”. Je lui ai dit : “Ce n'est pas grave, je vais tout apprendre.””.
“L'histoire familiale commence en 1961”
Myriam Ziani a la sensation d’être “née dans cette boucherie. À l'âge de deux ans, je me faufilais entre les bouchers et j’ai dit : “Je veux absolument apprendre le métier. Et je sais plus de choses qu'eux puisque j'ai grandi dans cette boucherie””. Dans l’équipe, Djamel est le boucher le plus ancien de l’établissement. “Je l'ai connue dans la poussette, je la prenais dans mes bras et je lui donnais du jambon. Et là, maintenant, c'est elle qui me donne le jambon” commente Djamel. “L'histoire familiale commence en 1961, quand mon oncle Hocine Megherbi, ouvre sa boutique à Aubagne. Rapidement, il enrôle mon père avec lui. Mon père, il va l'aider sur le marché de Brignoles. Au début, pour mes parents, c'était compliqué. Comme des jeunes Français issus de l'immigration, à l'époque, c'était moins commun que maintenant, mais ils se sont battus, ils ont fait leurs preuves, ils se sont bien adaptés au marché local” déclare le fils de la famille, Abdelhakim Ziani.
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“Les premières années, Il fallait payer le crédit, on ne rentrait pas d'argent, mais on avait de la viande, on avait de quoi manger. On n'avait pas à se plaindre” explique Abdelhafid Ziani. Il y a une quinzaine d’années, il fait la rencontre de Pape Diouf, qui est alors directeur de l’Olympique de Marseille (OM). Depuis, la boucherie Les Coquières est un fournisseur officiel de l’équipe de football. “D'où ils sont partis, mes parents, ma famille, tout ça, pour, au final, 35 ans plus tard, arriver à servir les loges du stade, chapeau à eux” se félicite Danyl Ziani. “Franchement, ils nous ont régalés, que ça ne change pas, que ça continue, qu'ils fassent toujours autant de la bonne viande, ça marche pour le travail” conclut le rappeur marseillais JuL rencontré au Stade Vélodrome.