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L'histoire de Putzi, le plus proche confident d'Hitler
L’histoire de Putzi, avec Thomas Snegaroff
Putzi, c’est le surnom d’un proche connu d’Hitler. Thomas Snegaroff, historien spécialiste des États-Unis, en a fait le personnage principal de son premier roman.
« Moi, ce qui m’intéresse dans le personnage de Putzi, c’est précisément, à travers lui, de raconter une autre histoire de l’Amérique », confie Thomas Snegaroff. Putzi, c'est l'autre nom de Ernst Hanfstaengl. C’est aussi le personnage principal du premier roman de l’historien Thomas Snegaroff, spécialiste des États-Unis. C'était également un proche d’Hitler.
Qui est Putzi ?
Cet homme naît avec la double nationalité : allemande et américaine. En effet, son père vient de Munich et sa mère est américaine. Cette double facette influence toute sa vie. « Le mystère, c’est d’aller comprendre qui est cet homme qui a été le confident le plus proche d’Hitler », estime l’historien.
« Hitler, quand il sort de prison en décembre 1924, il va chez Putzi directement. Il lui a joué du piano, du Wagner, il l’a régénéré. Ils ont été pendant quelques années extraordinairement proches. Comment cet homme s’est retrouvé à être l’informateur de Roosevelt pendant la Seconde Guerre mondiale ? Puis est reparti dans sa maison à Munich, dans laquelle il est mort et dans laquelle allait Hitler dans les années 1920 ? »
À l’époque, lorsque les journalistes veulent voir Hitler, ils demandent Putzi. D’ailleurs, lui-même a pour ambition de marquer l’Histoire.
Les États-Unis à travers Putzi
L’historien raconte que c’est Putzi qui, à l’époque, explique à Hitler l’histoire des États-Unis. En témoignent les deux volumes de Mein Kampf. Dans ses livres, écrits entre 1924 et 1925, Hitler montre sa fine connaissance de la politique américaine. Ernst Hanfstaengl tente également de convaincre le Führer qu’une alliance entre les États-Unis et l’Allemagne est envisageable.
« Moi, ce qui m’intéresse aussi dans le personnage de Putzi, c’est à travers lui de raconter une autre histoire de l’Amérique. Une histoire de l’Amérique qui n’est pas forcément celle de la liberté, de la démocratie, de celle qui vient nous libérer de la barbarie, mais d’une Amérique qui, à un moment donné, a tangué et qui a regardé l’Allemagne nazie avec des yeux, peut-être pas de l’amour, mais avec un intérêt certain », raconte Thomas Snegaroff.
L’influence d’Hitler sur les États-Unis
Thomas Snegaroff explique que, dans les premières années d’arrivée au pouvoir de Roosevelt, Hitler est perçu de façon positive. Il est décrit comme quelqu’un de volontaire, autoritaire et qui réutilise les moyens dont dispose l’État pour relancer l’économie. Hitler, quant à lui, voue une réelle admiration au pays nord américain. Il a notamment un portrait d’Henry Ford affiché dans son bureau dans les années 1920.
On observe donc un courant fasciste dans les États-Unis des années 1930. « Il y a des gens qui défendent un suprémacisme blanc, qui défendent des idées fascistes, qui défendent l’idée que les ennemis sont en dehors du pays et qu'il faut absolument protéger la race américaine », indique l’historien. Pour lui, Donald Trump a hérité de cette histoire. Cela se ressentirait dans ses discours et ceux de ses partisans.