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L'histoire du café-resto de campagne l'Atelier

Un village, 500 habitants, un bar. C’est l’histoire d’un café-resto de campagne, créé par un groupe de potes, qui a fait revivre un village avec son comptoir, ses concerts et sa boutique. Et ça dure depuis maintenant 20 ans. Bienvenue à l’Atelier, à Royère-de-Vassivière. Brut au plateau de Millevaches 2/4
Publié le
05
/
09
/
2023

Le café emblématique du village : l’Atelier


Dans la Creuse, sur le plateau de Millevaches se trouve la commune de Royère-de-Vassivière et dans ce village se trouve un café, le seul de la ville : l’Atelier. Le café-restaurant, ouvert il y a vingt ans, a changé la vie de 500 habitants. La création de ce lieu est partie du besoin d’une bande de copains de se retrouver. Après avoir grandi ici, déménagé pour finalement revenir dans la commune, ils ne trouvaient pas de lieu où se réunir. Ananda, l’un des cofondateurs du café, explique : “On avait des enfants à l'école et on se disait : “Mais c’est trop nul, on n'a pas d'endroit où se retrouver après l'école." Et voilà, l'idée est venue de là, en se disant : "Qu'est-ce qu'on peut faire ? C'est peut-être à nous d'agir, finalement. Et on a agi.”

Un village reprend vie grâce à l'ouverture d'un café


Si, à l'origine, cette histoire leur était propre, la création de ce bar en a parmi bien d’autres. Véritable lieu de rencontre au sein du village, le bar est le rendez-vous des habitants de Royère-de-Vassivière. Pour les jeunes du village, ce bar est devenu un peu leur quotidien. Miette,18 ans, habitante de Royère-de-Vassivière, explique que ses parents ont travaillé dans ce café, ses amis et maintenant, c’est à son tour de prendre la relève. “Je fais les saisons ici, j'ai fait ma première saison en tant que plongeuse, donc je nettoyais les assiettes des clients, et là, cette année, je suis serveuse.


Et l’atelier est un lieu de rencontre qui propose divers services: café, restauration, salle de concert et boutique. Pablo, serveur à l’Atelier, indique que lorsqu’il était petit, le lieu proposait une salle de jeux informatiques.

Dans ce village, les habitants ont créé leur propre épicerie


Un lieu qui représente beaucoup 


Pour les habitants de Royère-de-Vassivière, le lieu est l’endroit où il faut être. “Ça a complètement fait revivre le village de Royère, et un peu les alentours, on ne va pas se mentir, donc c'est quand même un bel endroit, qui fête ses 20 ans aujourd'hui. C’est notre enfance puis, c'est un lieu de vie où il y a toujours eu des bons moments. C'est un peu la maison, on voit les personnes qu'on a toujours vues depuis qu'on est nés. C'est un lieu, vraiment, qui rassemble les gens et, de toutes générations, tous les âges, et ça, c'est vraiment super plaisant.” Un avis que partage beaucoup d’autres jeunes de la commune. Pour Léonie, ne pas avoir l’Atelier serait “triste. Ça serait vide. Parce que déjà, le lundi, quand l'Atelier est fermé, il n’y a personne dans Royère. C'est triste, c'est vrai.”

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Pour Aurore, l’Atelier l’a beaucoup aidé lors de son arrivée dans la commune, il y a quatre ans : “ l'Atelier, pour le coup, ça m’a aidé à rencontrer des gens quand je suis arrivée. Je ne connaissais personne. Je me dis ‘bon, je ne suis pas perdu au milieu de nulle part, je vais pouvoir rencontrer des gens’. Pour Raymond, maire de Royère-de-Vassivière, l’Atelier fait le “lien social entre les jeunes, les moins jeunes, les différentes populations.” Pour lui, la commune manquait de quelque chose mais avec l’ouverture du bar-restaurant, le lieu a apporté un vrai dynamisme, très apprécié par la population locale. Pour lui, sans l’Atelier, Royère-de-Vassivière serait un désert. Pour Ananda, “Dans les années qui ont suivi la création de ce lieu, il y a des gens qui se sont installés, effectivement, du fait de l'Atelier. Alors, ce n’est pas forcément parce qu'il y a l'Atelier qu'on vient, il y a déjà une accroche, mais c'est un élément, c'est un truc en plus qui fait que tu te dis ‘Tiens, ce village, il est sympa, j'ai envie de m'y installer’. Enfin, c'est un petit plus, tu te dis, par rapport à un autre à côté où il n'y a pas l'endroit.”

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L’Atelier, deuxième employeur de la commune 


Après la maison de retraite, l'Atelier est le deuxième employeur de la commune après la maison de retraite. D'ailleurs, les employés se succèdent de génération en génération. India, habitante de Royère-de-Vassivière, explique que “c'est des gens qui nous ont formés pour la restauration, parce qu'ils nous ont pris alors qu'on avait zéro expérience. Ils te donnent ta chance, grâce à l'Atelier, après, tu peux aller travailler où tu veux, une première expérience. Quand tu travailles à l'Atelier, il n'y a pas de hiérarchie, par exemple. Tout le monde est payé de la même manière entre guillemets, que tu sois “chef de rang”, ou plongeur, tout le monde est payé pareil. 

Pour faire vivre leur village, ils ont repris le seul commerce


Pour Pablo, “Ça fait tremplin pour beaucoup d'entre nous qui, surtout ici, à côté de Royère-de-Vassivière, a pas non plus une tonne d'entreprises qui sont prêtes à embaucher des jeunes qui n’ont pas forcément l'expérience. L'Atelier, ici, nous a tous embauchés, à peu près, quand on était jeunes, pour faire une saison, ce qui a fait qu'après, ça nous a tous permis d'aller pouvoir faire des saisons à d'autres endroits, et tout ça, en France.”

Dans ce village troglodyte, ils expérimentent un autre mode de vie


Pour Amélie, le secret de la réussite du bar après 20 ans est le fait que le bar soit géré par un groupe, presque un collectif, ce qui réduit la charge de travail : “L'Atelier, c'est quand même un truc qui a été monté de 10 personnes au départ, qui sont toujours restées un groupe d'amis. Après, investissement au départ et c’est un groupe qui a grossi au fur et à mesure, mais c'est pas à l'initiative d'une seule personne. Je pense qu'un café dans un milieu hyper rural, pour une seule personne, ça peut être hyper fatigant et, très rapidement, on peut avoir envie de baisser les bras, mais là, comme c'est monté par un groupe entier, pas par un collectif mais presque, il y a toujours de nouvelles énergies qui arrivent.”

À 20 ans, ils reprennent la boulangerie de leur village