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Quand est né le crop top ?
Le crop top est un vêtement découpé et assumé comme tel. Il existe sous différentes formes : en tee-shirt, en hoodie et n’est pas vraiment codifié par une longueur précise. Aujourd’hui, il existe peu d'éléments probants sur le début du crop top, mais il serait apparu en 1893 à l'Exposition universelle de Chicago. Là, des danseuses du ventre égyptiennes arrivent, se mettent en scène et font une démonstration, habillées avec un crop top. Ce petit top apparaît notamment dans le monde du sport. “Aux États-Unis, le terme ‘crop top’ est apparu dans la sphère du football américain. Donc c'est des hommes très musclés qui veulent montrer aussi leur musculature”.
Quand la tenue des filles à l'école faisait polémique… en 1960
En France, le crop top serait apparu au moment des congés payés, soit en 1936. “Les femmes descendent vers des territoires ensoleillés et les vêtements raccourcissent, donc il y a des bikinis et il y a des crop tops”, explique Marie Ottavi, corédactrice en chef de L'Étiquette Femme. En 1940, avec la Seconde Guerre mondiale, la pénurie de tissu oblige le secteur du textile à revoir ces modes de fabrication. L'industrie raccourcit certains vêtements, par souci d’économie. ”On a moins d'argent. On a moins de tissu. On coupe les vêtements. Clairement, c'est un élément d'émancipation.”, explique-t-elle.
Le crop top, un moyen de s’émanciper
Dans les années 1960, les femmes portent des crop tops pour s'affirmer. Le vêtement devient alors militant et renvoie un message fort, celui de pouvoir s’habiller comme les femmes le souhaitent. Aujourd’hui, des artistes comme Lil Nas, par exemple, assume d’être “fluide dans son genre, en portant des vêtements féminins, dans une version très esthétique”. Pour Marie Ottavi, le crop top est un vêtement très “teenage”, qui rappelle les années 2000 avec Britney Spears et Christina Aguilera où ces stars portaient ce type de tissus et “surjouaient un peu cette idée de la lycéenne qui se dénude”.
En 2020, il fait polémique et questionne sur son port, notamment dans les écoles, donnant lieu à la création du hashtag #balancetonbahut, qui recouvre les restrictions vestimentaires mais aussi les agressions et le harcèlement. “Ça a été repris des millions de fois, par beaucoup de jeunes filles partout qui disaient ‘Stop! Maintenant, arrêtez de nous dire comment on doit se comporter et se vêtir’'”. Marie Ottavi ajoute que ce mouvement a permis à des politiciens de prendre la parole et de s’exprimer sur ce sujet en partageant leur point de vue, comme Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation et Emmanuel Macron, qui militent tous deux pour des tenues correctes, presque républicaines.
La tenue vestimentaire reste un enjeu pour les femmes politiques
Le crop top, devenu un étendard
Aujourd’hui, le crop top est revenu à la mode et on le voit partout. L'avantage est, qu’avec le temps, il s’est aussi démocratisé afin que tous les corps portent ce vêtement. “Alors, pas tous les âges le portent, on voit bien que c'est encore quand même un attribut vestimentaire de la jeunesse, mais on voit des filles très rondes qui portent le crop top. On en voit de plus en plus qui ont appuyé sur le fait que c'était vraiment un élément de mode”.
De nombreux créateurs se sont emparés du vêtement pour le remanier à leur style. Mais celui qui en a fait sa marque de fabrique, c’est Miu Miu, l’autre marque de Miuccia Prada. “Avec une styliste qui s'appelle Lotta Volkana, elles ont créé un crop top et une minijupe plissée ultra-mini. C'est le look le plus shooté en couverture des magazines. On l'a vu notamment avec Nicole Kidman qui est lookée comme ça en Miu Miu, on voit son nombril et ses jambes ultra longues et c'était en couverture du Vanity Fair américain”.
#StyleNotSize : corps différents, mêmes vêtements
Dans la fashion sphère, nous avons récemment vu lors de ses sorties, Rihanna, qui portait souvent le crop top, laissant apparaître son ventre rond lors de sa grossesse. “Clairement, elle a brisé un tabou. Avant elle, ça n'aurait jamais été toléré. Elle le fait aussi à une période où, maintenant, on se veut tolérant, même si les gens en coulisses peuvent critiquer. En tout cas, le message qui est donné dans les magazines et maintenant même sur les réseaux sociaux, c’est ‘ok, ça te choque mais laisse-la faire ce qu'elle veut et ça lui va plutôt bien’. C'est devenu un élément de rébellion, un élément de revendications, parce que les femmes, on leur a toujours dit comment s'habiller, on a toujours critiqué, toujours scruté. Il y a une féministe américaine Naomi Wolf, qui disait qu’elle disait que les femmes, avant de partir travailler, devraient s'habiller avec un avocat qui soit toujours prêt à répondre à toutes les injonctions qu'on met un peu sur les femmes”, ajoute Marie Ottavi.
