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La face cachée de l'açaï

L’açaï, dont le Brésil est le premier producteur et consommateur mondial, est un super-fruit qui a envahi les bowls des influenceuses du monde entier. Une aubaine pour des milliers de familles pauvres, qui cueillent l'açaï avec leurs enfants. Armés d’un couteau et d’une simple corde aux pieds, ils grimpent sur des arbres qui peuvent atteindre 20 mètres. Pour Brut, la reporter Nadège est partie au Brésil pour comprendre ce qui se cache derrière l'açaí bowl.
Publié le
03
/
11
/
2022

“Si j’avais une vie meilleure, je n’impliquerais pas mes enfants là-dedans”


Les baies d’açaï, ce sont ces fruits venant du Brésil qui composent les açaï bowl, ces plats à la mode plébiscités sur les réseaux sociaux. Mais derrière cette pâte mauve accompagnée de fruits et de graines se cache le dangereux travail d’enfants, qui montent en haut des arbres pour récupérer les grappes. ”Je me réveille tôt, je récolte jusqu’à 11/12h, et à 13h30, je vais à l’école. Mais c’est un rythme fatigant”, explique Valdinei, un de ces enfants récolteurs de baies. “Je suis déjà tombé de l’açaï. Parce que là où ça s’est passé, vers le terrain de mon grand-père, l’arbre est vert comme ici. Il est très fin et tordu. J’ai grimpé pour aller chercher la grappe et je pensais que le tronc résisterait. En montant plus haut, il s’est brisé et je suis tombé au sol. Je me suis évanoui un peu, mais j’ai réussi à me relever et j’ai continué la cueillette. J’avais 13 ans.”
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Mais ce quotidien dangereux est inévitable pour ces familles au Brésil. “Sans l’açaï, on n’y arriverait pas. Si j’avais une vie meilleure, je n’impliquerais pas mes enfants là-dedans. Mais malheureusement, on n’a pas d’autre choix. C’est notre moyen de subsistance.” Les enfants travailleurs, tel que Valdinei, prennent très à cœur cette responsabilité de grimper récupérer les fruits. ”Mon père est fatigué, épuisé. Je le regarde et je me dis que je vais devoir trouver un travail pour envoyer de l’argent, pour que ma famille aille mieux, leur laisser plus de temps libre, travailler moins, car ce n’est pas facile à cet âge-là de travailler comme ça.”
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