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La ferme collective de la Tournerie, un modèle pour l'agriculture de demain
À la découverte de la ferme collective la Tournerie
Brut a rencontré des maraîchers, boulangers et des paysans, tous membres de cette ferme de Haute-Vienne, dans le Limousin. Ici, on se coordonne sur 83 hectares.
À l'origine, c'était un groupe de potes. Des étudiants en agriculture à Lille. « Souvent, en fin de soirée, on se disait : “Peut-être qu’on pourrait faire une ferme tous ensemble, en plus on s’entend bien, on aime bien faire la fête…” », se souvient Thomas, maraîcher et boulanger.
Du pain, de la bière, du fromage, de la viande et des légumes
C’est aujourd’hui chose faite. À la ferme collective La Tournerie, ils sont 11 paysans à travailler et à vivre à l’année. « On produit du pain, de la bière, du fromage de chèvre, du fromage de vache, de la viande de porc et des légumes. Il y a également un atelier d’architecture, on travaille en agriculture paysanne », détaille Thomas.
Alexis, paysan boulanger, fait le pain et le vend au magasin à la ferme. Le blé est cultivé et moulu sur place. « Le fait d’être en collectif permet de se libérer du temps. On essaie de sortir quatre semaines et demi, voir cinq semaines de vacances par an. Quand Alexis, par exemple, est en vacances, c’est moi qui le remplace sur le pain », explique Thomas.
Rémunérés au Smic
En termes de rémunération, l’objectif des anciens étudiants est aujourd’hui atteint : « On se sort le Smic depuis un an. On s’était fixé cette rémunération parce qu’on considère que c’est une rémunération convenable. »
Côté élevage et maraîchage, c’est Charline la patronne. « Dans le Limousin, il y a une grande partie des terres qui sont difficilement cultivables. Ce sont des fonds de pré humides, des fonds de vallons dans lesquels on ne peut pas faire de culture pour l’alimentation humaine. C’est vrai que les animaux ont toute leur place, notamment dans ces endroits-là », constate-t-elle.
Pour Charline, le travail d’astreinte quotidienne est considérable. Elle laisse donc sa place à une autre personne de la ferme le week-end. « En gros, on travaille un weekend sur 11. Ça permet d’avoir nos weekends de libres. Se libérer du temps, ça faisait partie de nos objectifs de départ à l’installation, et c’est chose à laquelle on arrive. »
« Proposer un modèle où on se sent bien »
Joséphine, maraîchère et administratrice, est à la Tournerie depuis 4 ans et demi. Elle fait partie des personnes qui ont imaginé et monté le projet. Pour elle, l’aspect collectif de cette ferme est primordial, « presque au-delà de l’aspect agricole ». « Le fait qu’il y ait une cohérence entre tout ce qu’on fait, entre le monde qu’on imagine dans sa globalité et nos actions fait qu’on a l’impression qu’on essaie de proposer un modèle où on se sent bien », se réjouit-elle.
Chaque été, la ferme propose des animations culturelles. « On organise une petite dizaine d'événements. Il y a des concerts, des spectacles. On n’avait pas envie de vivre dans une sorte de communauté autarcique. L’idée de la ferme, c’est de proposer un autre modèle agricole, mais aussi un lieu de rencontre », développe Julien, paysan brasseur.