Cette vidéo sera publiée prochainement
Le quotidien de Farid, chauffeur de camion-benne
“Je me bagarre pour la jeunesse, pour l’avenir”
Depuis le mardi 7 mars, les éboueurs sont mobilisés contre la réforme des retraites, pointant notamment du doigt la pénibilité de leur emploi. C’est le cas de Farid, qui travaille comme chauffeur de camion-benne à Paris. Il a décidé de faire grève. Ce secteur, très physique pour les personnes qui l’exercent, n’est pas sécurisé sanitairement. “Vous savez, les poubelles, il y a la gale, des microbes et j'en passe mais on les ramasse. Vous savez quand on ramasse par terre des matelas des SDF sanitairement, c'est pas très bon” explique le gréviste.
Éboueur en grève, Ludovic raconte son quotidien
Le contre, c’est aussi les agressions qu'on ne soupçonne pas mais qui pourtant, existent dans le quotidien de ces travailleurs. “Il y a l'agression des chauffeurs, des insultes dans le quotidien. Ça fait partie du métier, ça. Quand on collecte les rues, je peux vous dire qu'on en prend plein la tête quand on bloque une rue” indique Farid. Il évoque également les horaires de travail contraignants de ces travailleurs. “Ce sont des gars qui travaillent été comme hiver, qu'il pleuve, qu'il neige, ils travaillent sur le terrain. Il y a des personnes qui se lèvent à 3h du matin afin de travailler à la prise de service. On se lève à 3h, 4h du matin mais on est présent”.
Voici à quoi ressemble la journée type d’un éboueur parisien
La “pénibilité” du travail mise en avant
Farid aime son travail mais il attend cependant plus de considération pour son corps de métier. Dès l’enfance, cet emploi est brandi comme menace pour les personnes qui ne travaillent pas assez à l’école: “Quand j'étais petit, à l'école, on me disait quoi, en primaire ? “Si tu travailles mal, tu seras éboueur”. Et la maîtresse ne s'est pas plantée parce que j'y suis. Mais je ne regrette pas. Et mes camarades, pareil, ils ne regrettent pas ce qu'ils font” se souvient le gréviste.
Selon lui, ce secteur n’est pas considéré comme “respectable” pour une partie de la population, “pourtant vous savez qu’il y a des chauffeurs de benne et des éboueurs qui ont bac+3, qui ont des diplômes. Mais la notoriété d'un éboueur ou d'un chauffeur de benne, ce n'est pas la classe”. À deux années de la retraite, Farid se mobilise aujourd’hui pour les jeunes et leur avenir. “Je me bagarre pour la jeunesse, pour l’avenir”.
Ludovic, éboueur : sur son temps libre, il dépollue Paris