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Le quotidien de Miguel, magasinier à l'hôpital

"Si on n'était pas là, il n'y aurait pas d'approvisionnement, donc pas d'hôpital." Miguel est magasinier à l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges. Son quotidien, c'est ça.
Publié le
05
/
05
/
2020

Les métiers invisibles de l’hôpital : Miguel, magasinier


Son job, c'est de faire en sorte que les services ne manquent de rien. Voici le quotidien de Miguel, magasinier de l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges.


« J'ai aucun bagage médical, mais j'ai postulé, on m'a pris en tant que brancardier. À part être consciencieux et faire attention à autrui, il n'y a pas besoin de diplôme médical. Petit à petit, j'ai gravi les échelons, et je me suis rendu compte que toute la journée, je faisais des bonnes actions », constate joyeusement Miguel, magasinier de l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges. Pour Brut, il raconte son métier.


« Notre taf, c'est de faire attention à qui a besoin de quoi »


C'est nous qui fournissons les masques, les gants, les blouses, les thermomètres, les couvre-sondes. Concrètement, si on n'était pas là il n'y aurait pas d'approvisionnement, donc pas d'hôpital. Pour l’épidémie de Covid-19, a stocké l'eau, le lait, les bavoirs pour papis et mamies, le gel hydroalcoolique, les couches, les gants de toilette, les masques – c'est devenu aussi cher que les lingots.


Notre taf, c'est de faire attention à qui a besoin de quoi et de dispatcher correctement. Ça va de la blouse au champ à inciser, à la trousse d'accouchement, aux bandelettes, aux lunettes de protection, aux respirateurs, aux nébulisateurs, aux filtres.


« Jusqu'à maintenant, la seule chose que je fais pour l'hôpital était invisible »


L’unité de gériatrie vient de me passer un dépannage, c'est un service qui souhaite des blouses. Ils accueillent des patients du Covid-19, ils veulent des blouses, des masques FFP2 et des sacs à déchets. Ils veulent aussi des fûts carton qu'ils veulent, des cartons avec du plastique à l'intérieur. C'est pour mettre tout ce qui a servi, tout ce qui est un peu sale, avec les aiguilles pour les prises de sang.


Ma mère a extrêmement peur que je sois contaminé, ou que je contamine mes enfants. J'ai la famille de ma femme aussi qui prend de mes nouvelles. Ça me touche, parce que jusqu'à maintenant, la seule chose que je fais pour l'hôpital était invisible. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression de faire un truc extraordinaire pour les patients. Pourtant, je fais juste ce pourquoi j'ai signé !


« Je suis arrivé à l'hôpital en cherchant un job et j'ai découvert une vocation »


En venant travailler, normalement, on a des masques. Là je n'en ai pas, parce que je préfère les laisser aux services de soins. Je ne suis pas direct en contact avec le malade, mais par exemple, tout à l'heure je vais devoir monter des palettes au bloc opératoire. Je sais qu'il va falloir que je m'équipe, gants, blouse, masque, lunettes de protection. Là, je serai obligé de prendre du matériel.


Mais on essaye, nous personnel logistique qui ne sommes pas en contact direct avec les patients, d'économiser ces boîtes de masques ou ces boîtes de gants qui peuvent sauver une vie.


On a tous quelqu'un de notre famille qui va un jour être hospitalisé. Quand j'allais chercher les patients pour les emmener en radiologie, au scanner, à l'IRM, je leur parlais, je prenais du temps pour eux. C'est ce que j'aurais aimé qu'on fasse pour quelqu'un de ma famille. En fait, je suis arrivé à l'hôpital en cherchant un job et j'ai découvert une vocation.