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Le réalisateur Jonathan Glazer nous parle de son film "The Zone of Interest"

"Ce film commence bien directement, mais il parle d'abord aux oreilles et non aux yeux." 3 minutes et demi : c'est la durée de l'écran noir qui ouvre "The Zone of Interest", le nouveau film de Jonathan Glazer présenté à #Cannes2023. Pour Brut, le réalisateur britannique explique sa démarche.
Publié le
19
/
05
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2023

The Zone of Interest” : le retour du réalisateur Jonathan Glazer

Le réalisateur britannique de 58 ans se fait rare : quatre longs-métrages en 23 ans. En 2000, il avait réalisé Sexy Beast, Birth avec Nicole Kidman en 2004 et Under the skin avec Scarlett Johansson en 2023. Depuis, il n’avait pas réalisé de films avant The Zone of Interest en 2023, qui présente au Festival de Cannes en 2023, en compétition. Il s'intéresse ici à l’histoire de Rudolf Höss, un commandant du camp d’Auschwitz-Birkenau et de sa famille qui vivent tout près de ce lieu d’horreur. 

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Un film à la démarche artistique atypique

Dans cette histoire où la Shoah est dépeinte avec une certaine pudeur, le réalisateur met en avant une esthétique qui lui est propre. Le film s’ouvre sur un écran noir de 3 minutes 30. “Mon intention, c'est de submerger, de faire voyager. Il y a quelque chose pour moi qui évoque les marées, le mouvement des vagues, dans cette musique qui devient un chant d'oiseau, puis qui laisse place à l'image. On s'y retrouve plongé, comme si on ouvrait les yeux dans ce beau pré, et on voit une famille qui pique-nique. ‘Je suis là. Et maintenant?’”. Puis durant 1h45, les images défilent et racontent une histoire, l’horreur. Pour le réalisateur, “on s’en sort comme on y est entrés, mais avec cette expérience en plus”. “On refait surface. La musique de fin vous fait émerger. L'intention, c'est qu'on émerge de ces images et de cette expérience”. 

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Des images jusqu'aux musiques, chaque détail permet de s'immiscer dans le film. “Ce qu'on a compris avec The Zone of Interest est que la musique glissait sur l'image. Mica Levi a écrit de magnifiques morceaux et ils se détachaient des images. Les images refusaient la musique. On a compris que la musique était importante pour préparer au film, comme une invitation à s'immerger dans un monde. Alors comment faire entrer un public? Comment on emmène un public? Quand on s'installe au cinéma, que les lumières s'éteignent, on s'attend à ce que le film commence directement. Ce film commence bien directement, mais il parle d'abord aux oreilles et non aux yeux”. 

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À travers ce choix, il espère que le public patientera, absorbera, acceptera ce contenu proposé durant ces 3 minutes 30. “C'est à vous de les remplir. C'est au spectateur de les remplir. Le film a besoin que le spectateur le complète, de la même façon qu'un tableau de Philip Guston aura besoin de moi pour le compléter. L'intention du tableau est présentée de façon latente et c'est à moi de la recevoir”

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