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Le tuto de M. Night Shyamalan : comment faire un bon thriller

"Sixième sens", "Split", ou "Le village". On a demandé au maître du genre, M. Night Shyamalan, ses secrets de réalisateur pour faire un bon thriller et là... il a pris le contrôle de l'interview. Pression. M. Night Shyamalan revient avec un nouveau thriller "Knock at the cabin" en salle le 1er février 2023.
Publié le
27
/
01
/
2023

“Ce qui est fondamental dans un thriller, c’est qu’il y ait un élan”


Si je tournais ce moment comme un thriller, j’aurais plein d’idées de choses qui pourraient se passer et de comment je pourrais les filmer. C’est comme un jeu sans fin.” Connu pour ses films Split, Sixième Sens, ou Old… M. Night Shyamalan est de retour pour un nouveau long-métrage, Knock at the cabin, en salles de cinéma le 1er février prochain. À cette occasion, Brut lui a demandé comment, selon lui, il faut réaliser un bon thriller. “Cette affinité avec ce genre, je crois que je l’ai toujours eue. Sur les murs de ma chambre, quand j’étais petit, j’avais déjà des affiches de thrillers et de films de genre. Je ne m’en rendais pas compte, mais c’était déjà en moi”, explique-t-il. 

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Le lien entre le scénario et le tournage


Tout d’abord, tout repose sur l’écriture du scénario du film. “Un film, c’est d’abord une structure. Une histoire, ça dure 2 heures, ça a un début et une fin. Il faut créer un langage et il faut conclure. La structure, c’est vital, il faut savoir où on en est. Quand un spectateur dit ‘ce film est lent’, en fait, il dit au réalisateur ‘je ne comprends pas où j’en suis dans la progression du film’. C’est tout. (...) Ce qui est fondamental dans un thriller, c’est-à-dire un drame avec des enjeux forts et une dimension physique, c’est qu’il y ait un élan. Une fois qu’on a commencé à créer un élan, il faut constamment monter en puissance.

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Ensuite, le tournage des scènes écrites permet de mettre en forme la tension. “Il s’agit de souligner cette adrénaline dont je vous parlais. Les enjeux et l’adrénaline. Où en est le personnage à la scène 3.8, où en est-il à la scène 64 ? Et on accentue tout ça par la manière de tourner. Les prises de vues qu’on sélectionne doivent correspondre à la montée en tension et à l’enfermement ou la menace que ressent le personnage”, ajoute M. Night Shyamalan.

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L’art “magique” du montage


Enfin, le montage permet de mettre bout à bout toutes les idées autour du film. “C’est un aspect vraiment magique dans la création d’un film, le processus éditorial. C’est quelque chose qui me stupéfie toujours, parce que l’intention que je mets dans une image, on la voit et on la ressent. Mais quand je la juxtapose à une autre image, je perds en partie le contrôle sur l’impact qu’elle aura sur le public. Il faut que je les observe, que je les regarde pour savoir quel sera l’effet de cette juxtaposition. C’est un art magique”, pense le réalisateur. 

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Maintenant, je sais mieux anticiper l’effet des juxtapositions, mais on ne peut jamais en être complètement certain tant que le montage n’est pas fait. Dans le travail de montage, il y a cet aspect merveilleux, de ‘tiens, si je retire ça, ça fait encore plus peur’ ou ‘si je le réduis à cette durée, si le public est déjà là, on lui donne un avant-goût, sans qu’il puisse trop y réfléchir’. On fait comme des montagnes russes émotionnelles à mesure qu’on monte le film. Si tout va bien, on a le temps de comprendre ce que le public ressent en voyant les images et on peut réagir et raconter l’histoire qu’on veut raconter. Parce que souvent, vous racontez cette histoire-là, et le public voit celle-là. L’objectif, c’est que tout le monde voie et raconte la même histoire", conclut le réalisateur.

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