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Le vrai du faux sur la migration en Tunisie
Combien la Tunisie compte-t-elle de migrants ?
Depuis des mois, la migration en Tunisie soulève de nombreuses questions. Plusieurs partis expliquent que plus d'un million de migrants en Tunisie sont là dans le but de “coloniser le pays”, de “prendre le travail des Tunisiens”, selon Hassen Haj Messaoud, coordinateur Avocats sans frontières, qui est ici pour corriger ces dires.
Selon les dernières statistiques réalisées par l'Institut national des statistiques et l'Observatoire national de la migration, le nombre d'étrangers en Tunisie ne dépasse pas les “59 000 personnes”, selon Hassen Haj Messaoud. Le nombre de personnes d'Afrique subsaharienne ne dépasse pas 22 000. “Même si le nombre a augmenté depuis 2021, il ne peut pas dépasser les 100 000. Ce qui ne représente même pas 0,1% de la population en Tunisie. Et la plupart des migrants ne sont pas ici pour rester, mais ils considèrent la Tunisie comme un pays de transit.”
Des centaines de migrants africains rapatriés de Tunisie
Parmi les nationalités provenant de la région subsaharienne, on retrouve en première position la Côte d'Ivoire, puis la République démocratique du Congo, la quatrième place, le Mali. “Ensuite, il y a d'autres nationalités en fonction du contexte et des années. Ici, nous pouvons mentionner le contexte dans lequel se trouve le Soudan. Beaucoup de Soudanais arrivent en Tunisie pour fuir la guerre qui a lieu en ce moment.”
Les migrants menacent le travail des Tunisiens ?
Hassen Haj Messaoud explique qu’il faudrait conduire des études concernant le travail que font les migrants en Tunisie pour comprendre l'apport économique des migrants à la Tunisie. “Il faut aussi mentionner que la plupart des migrants qui travaillent en Tunisie travaillent dans des secteurs informels, que ce soit par exemple dans la construction, dans l'agriculture, ou dans le tourisme, les services domestiques. Donc, il n'y a pas vraiment beaucoup de concurrence sur les métiers et les secteurs peu qualifiés, ce qui ne constitue pas vraiment une question de concurrence directe aux Tunisiens.”
En Tunisie, des migrants sont expulsés dans le désert
Que sait-on sur les déplacements forcés dans le désert ?
Entre le 2 et le 5 juillet, un déplacement de migrants de Sfax à la ville de Médenine ou d'autres villes sur les frontières algériennes a été remarqué. “Il a été rapporté qu'ils sont entre 900 et 1200 personnes. Aux frontières libyennes, il y a une estimation qui est entre 600 et 700 personnes, dont au moins 3 femmes enceintes et au moins 29 enfants. Ces personnes sont restées pendant une certaine période, plus de plusieurs jours sans aucune assistance. Puis les autorités ont répondu à plusieurs appels pour les aider et finalement, il y a eu l'intervention du Croissant-Rouge et d'autres associations pour aider les personnes. Ensuite, ces personnes ont été transférées à des centres d'accueil gérés par des organisations internationales telles que l'Organisation internationale pour les migrations [OIM] ou le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR).”
Un mois après les faits, beaucoup d'entre eux ont quitté ces centres et sont retournés à Sfax ou ont rejoint d'autres villes. “Il y a beaucoup de vidéos et de photos sur les réseaux sociaux qui documentent les morts aux frontières algériennes et libyennes. Ces sources restent discutées. qui rapportent que ces personnes étaient à Sfax et font partie des personnes qui ont été déplacées aux frontières et sont mortes là-bas. Il y a d'autres informations, essentiellement de l'État tunisien, qui réfutent ces informations en expliquant que ces personnes sont venues de Libye ou d'Algérie et sont mortes en chemin puisque les conditions qu'ils traversent sur ces routes des frontières sont très difficiles et on sait que beaucoup de personnes y meurent. Ce n'est pas la première fois.”