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Les infirmières et leurs conditions de travail dans les années 60 #tbt

"Le salaire n'est pas du tout en conséquence avec le travail et les responsabilités que l'on demande à une infirmière." C'était il y a près de 60 ans. #tbt
Publié le
22
/
10
/
2020

Être infirmière dans les années 1960


Chez les soignants, les choses n’ont pas complètement changé depuis les années 1960.


« Je crois que pour pouvoir tenir le coups dans ce métier, il faut être une sainte ou une folle ». Ces propos datent de 1966 et viennent d'une infirmière de l’époque. En 1964, 1966 et 1968, des journalistes ont interrogé des infirmières sur leurs conditions de travail, leur salaire et leur relation à leur profession. Les pensées de ce temps-là ne diffèrent pas beaucoup d’aujourd’hui.


Une infirmière pour 680 habitants


1964 : une journaliste interroge une infirmière sur la question du salaire. « Je pense que nous n’avons pas à nous plaindre de nos salaires », assure-t-elle. D'après elle, en comparaison avec les autres professions dites féminines, les infirmières ont un salaire correct. En revanche, en tenant compte des missions et des inconvénients du métier, elle juge le salaire insuffisant.


En 1966, une infirmière affirme que c’est un métier très difficile et très astreignant. Elle ajoute que les infirmières sont souvent déçues. Selon elle, il faut même être « sainte ou folle » pour continuer à pratiquer ce métier. Ce à quoi un médecin répond : « Non, il faut être une femme. »


Une autre infirmière confie avoir abandonné le travail dans les hôpitaux psychiatriques. Pour elle, c’est incompatible avec une vie normale. Elle mentionne les horaires abusifs et le salaire inadéquat. Cette année-là, on compte 78.000 infirmières diplômées en France, soit une infirmière pour 680 habitants. Selon des statistiques réalisées à l'époque, une infirmière sur trois abandonne son métier moins de 10 ans après l’obtention de son diplôme.


La représentation de l'infirmière


« Dans les romans c’est l’infirmière jolie, mignonne, qui se dévoue… Puis en vérité, on y trouve des femmes surchargées de travail », rapporte une infirmière de 1964. « J’ai découverte qu’être infirmière, ce n’était pas uniquement faire des pansements, faire des piqûres, soulager physiquement le malade », dit une autre. Pour elle, c’est avant tout assurer une présence auprès des malades.


Elle poursuit : « J’ai reçu, d’une dame que j’avais soignée pendant un peu plus d’un mois, une lettre. Une chose m’avait frappée dans sa lettre : elle me remerciait des soins que je lui avais apportée, mais surtout, elle me disait : "ma petite Jacqueline, vous avez été pour moi, pendant mon séjour à l’hôpital, mon rayon de soleil." » Selon elle, c’est ce que doit représenter une infirmière pour son malade.