Les loutres de mer au Canada : une histoire de réintroduction réussie

Réintroduire des loutres de mer au Canada. Ce n'était pas sans risque, mais ça a finalement porté ses fruits. Retour sur une restauration d'espèce réussie.
Publié le
21/6/2020
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Les loutres de mer canadiennes, un exemple de réintroduction réussie


À partir du XIXe siècle, les loutres de mer avaient totalement disparu de la côte Pacifique du Canada. Dans les années 1970, le gouvernement canadien décide de réintroduire 89 d’entre elles.


C’est l’histoire d’une réintroduction réussie : celle des loutres de mer sur la côte Pacifique du Canada. À partir du XIXe siècle, elles avaient totalement disparu de cette zone, victimes du commerce de leur fourrure.


Les loutres ont permis développement de forêts de kelp


Dans les années 1970, le gouvernement canadien décide de réintroduire 89 d’entre elles. L’arrivée de ces prédateurs, qui consomment chaque jour jusqu’à un quart de leur poids en poissons et crustacés, a fait craindre un bouleversement de l’écosystème et un effondrement de la pêche locale.


50 ans plus tard pourtant, le bilan environnemental et économique est impressionnant. En effet, les loutres ont régulé le nombre d’oursins et ainsi permis le développement de forêts de kelp, des algues géantes qui absorbent le carbone et attirent des espèces marines comme les morues, les saumons, les harengs….


La biomasse de la zone a augmenté de 37 %


La biomasse de la zone a ainsi augmenté de 37 %, selon la revue Science, dans un article publié en 2020. Cela a engendré des gains économiques pour la pêche. Le tourisme entraîné par la présence des loutres de mer a, quant à lui, généré 42 millions de dollars canadiens. « Ce n’est pas la première fois qu’une étude démontre le résultat contre-intuitif que les prédateurs génèrent indirectement de la biodiversité, mais c’est la première fois qu’on démontre que cela peut s’accompagner de gains économiques », a réagi Franck Courchamp, directeur de recherche au CNRS.


En revanche, la pêche locale de crustacés, principalement gérée par des membres des Premières Nations, a été négativement affectée. Si ces pertes sont plus faibles que les bénéfices générés par la réintroduction, la situation reste complexe car ces communautés n’ont pu bénéficier des gains liés aux nouvelles pêches et au tourisme.