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L’impact des hausses de chaleur sur les gorgones méditerranéennes
“Ça a une importance cruciale pour l’écosystème”
“C’était comme le passage d’un grand incendie. L’ensemble de la forêt animale des gorgones était mort. Il n’existait plus que le squelette.” Voici le constat alarmant qu’a observé Alexis Rosenfeld, photographe, explorateur et fondateur de 1 Ocean. Suite aux fortes chaleurs de cet été, et notamment sa répercussion sur les eaux méditerranéennes, il a plongé près des îles de Porquerolles, dans le Var, et plus précisément dans la zone de Port-Cros. Et jusqu’à 30 mètres de profondeur, les forêts de gorgones étaient mortes.
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L’impact des canicules océaniques
“Ce sont des grands bras arborescents, comme des arbres, mais ce sont des animaux, qui créent des forêts. Plein d’autres animaux vivent et se servent de ces forêts pour s’abriter, pour se cacher, pour pondre, pour se reproduire, pour manger… Donc ça a une importance cruciale pour l’écosystème et pour la biodiversité”, explique Alexis Rosenfeld.
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La Méditerranée a atteint cet été jusqu’à 4 à 6 degrés de plus que la normale : c’est ce qu’on appelle une canicule océanique. “La température de l’eau a atteint des températures inégalées jusqu’à presque 30 mètres de profondeur et ces animaux n’ont pas survécu. Ça a été vu à beaucoup d’endroits en Méditerranée française, ça a été vu à beaucoup d'endroits sur la côte espagnole et ça a été vu à beaucoup d’endroits en Italie”, ajoute le photographe.
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“Ce n’est pas fini, il y a de l’espoir”
Mais toutes les forêts de gorgones n’ont pas été touchées. À partir d’une certaine profondeur, ces animaux sont intacts : “Sous 50 mètres, la situation est merveilleuse, c’est une vraie forêt animale, qui est dense, il y a des nuées de poissons.” Il existe donc une limite entre la surface qui se réchauffe, et les profondeurs protégées. Cela s’appelle la thermocline. “La thermocline était à 30 mètres ou pas loin de 30 mètres. C’est pour ça que l’épisode de réchauffement a touché les gorgones jusqu’à 30 mètres de profondeur. Sous 30 mètres de profondeur, il y a un bouclier thermique, les gorgones sont protégées, la vie animale est protégée du réchauffement climatique… pour l’instant. Mais si les fréquences continuent, si l’augmentation de température générale continue, ça ira toucher des zones plus profondes.”
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Ce n’est pas la première fois que des forêts de gorgones meurent massivement suite à des épisodes caniculaires. C’était déjà le cas en 1999, 2003 et 2006. Mais le réchauffement climatique pourrait toucher des zones aquatiques plus profondes si la situation se dégrade. Le CNRS, l’UNESCO et la fondation 1 Ocean cherchent à comprendre comment ces animaux peuvent survivre, voire même revivre. “Est-ce que cette forêt animale profonde, est-ce que ces gorgones, ce jardin merveilleux sous 50 mètres, sous la zone de mortalité, pourrait restaurer naturellement la zone peu profonde ?”, se questionne Alexis Rosenfeld. “Ce n’est pas fini, il y a de l’espoir.”
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