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Maëlle, étudiante, doit vivre avec 100€ par mois

Dans une vidéo virale sur TikTok, Maëlle témoignait de ses difficultés à vivre avec sa bourse de 100€ par mois. Brut l’a rencontrée.
Publié le
02
/
11
/
2022

“Vous pourriez vivre avec 100 euros pendant un mois ?”


Dans une vidéo postée sur TikTok le 31 octobre, Maëlle témoignait de ses difficultés à vivre avec une bourse étudiante en baisse. “J’en peux plus en fait. Je suis censée payer ma vie comment? Je travaille… Je galère à faire des études. Et je ne suis pas censée autant galérer juste parce que mes parents n’ont pas de moyens”, disait-elle. Étudiante à Sciences Po, elle doit désormais vivre avec 100€ par mois. Elle a été obligée de trouver un emploi à côté de ses cours, mais son salaire ne suffit pas à couvrir ses dépenses, à payer son loyer. Avec plus de 7 millions de vues, son témoignage sur sa précarité est devenu viral. “Ce compte, normalement, il avait 2000 abonnés, je fais vraiment 600 vues sur mes vidéos (...). Donc là, c'était vraiment très inattendu, l'explosion de la vidéo, mais bon, je pense que ça reflète quelque chose, du coup”, explique la jeune femme.
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“Juste, j'étais vraiment saoulée parce qu'en fait, ça faisait trois jours que j'étais enfermée dans ma chambre en train de travailler sur un rendu pour la fac. Et je reçois cette nouvelle que genre j'aurai juste 100 euros de bourse, quoi, par mois. Et je me dis : mais en fait, la pression mentale que c'est de devoir travailler et la blague que c'est que le Crous me donne 100 euros”, se rappelle-t-elle. En 4 ans d’études, les aides totales de Maëlle sont passées de 3967 euros par an à 1084 euros. Une partie est prise en charge par le Crous, donc par l'État. Sciences Po, son école, ajoute 75 % du montant attribué, jusqu'à la troisième année d'études. “La 3e année, donc l'année dernière, j'avais 300 et quelque euros du Crous et un peu plus de 200 de Sciences Po, et cette année, j'ai 100 euros du Crous et c'est tout”, détaille la jeune femme.
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Cette revalorisation a été calculée sur le fait que sa mère gagne un meilleur salaire. Cependant, ses parents habitant à Mayotte, leurs revenus sont indexés au coût de la vie dans ce département d’outre-mer. “Je n'aime pas dire que je suis dans en précarité, parce qu'au final, j'ai toujours réussi à travailler, mais c'est vrai qu'en fait, il y a toujours cette balance dans les études. C'est-à-dire que oui, on peut travailler, mais à un certain niveau de travail, tu ne peux plus faire d'études. (...) Ça fait des mois que j'appelle le Crous et je ne peux pas faire remonter ma situation, je ne peux pas dire ‘il y a un mauvais calcul’, je n'ai pas de voix, en fait, et on ne m'écoute pas. À part, voilà, que je pleure et que je passe par les réseaux sociaux, c'est la seule façon pour qu'on m'écoute et c'est terrible. On est dans une démocratie, on vote et on devrait juste pouvoir être entendu”, dénonce-t-elle. À travers cette vidéo, Maëlle interpelle Emmanuel Macron: “Moi, monsieur le Président, je vis avec 100 euros par mois, qui me sont donnés par le Crous, pour payer 410 euros de loyer plus 200 euros de courses, mes abonnements téléphone... Pour rentrer voir mes parents, c'est 1000 euros, donc ça ne rentre même pas en considération. Vous nous donnez 100 euros pour vivre pendant un mois, et est-ce que vous, vous pourriez vivre avec 100 euros pendant un mois? C'est ça que je me demande. Donc, mettez en place un dialogue, mettez en place une discussion pour que vous puissiez écouter les étudiants, écouter leurs besoins et leur donner une situation décente.”
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