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Notre rapport à notre visage à l'heure des réseaux sociaux – Brut Philo
Le visage et son histoire récente
Marion Zilio, critique d'art et enseignante, souligne que notre rapport à notre visage a considérablement évolué au fil du temps. Elle explique qu'au début du XXe siècle, "les gens n'avaient pas forcément de miroir chez eux" et que les miroirs en pied ne sont devenus courants qu'à partir de 1900. Avant cela, les individus ne prenaient pas vraiment le temps de se contempler, se voyant seulement "ponctuellement" lors de visites chez le barbier ou dans d'autres contextes occasionnels. Avec l'invention de la photographie au milieu du XIXe siècle, un tournant s'est produit. Zilio mentionne que "la plupart des individus n'avaient pas accès à leurs visages" avant cela, car il fallait un support comme un miroir ou une photographie pour se voir.
Les filtres pour se rendre "plus beau" et leur impact sur notre cerveau
Elle note également que "le visage est une invention finalement assez récente", car il a fallu des outils pour le renvoyer et le rendre visible. Cela a entraîné une évolution des rapports sociaux, où le regard de l'autre jouait un rôle crucial. Zilio évoque une anecdote historique intéressante : à l'époque archaïque, des miroirs en métal poli étaient utilisés, mais les hommes avaient "interdiction de se regarder" pour éviter de perdre leur estime de soi. En revanche, les femmes avaient l'obligation de se contempler pour s'assurer de leur apparence. Cela montre comment le contrôle de l'image et du visage a toujours été lié à des normes sociales et des attentes culturelles.
Les réseaux sociaux et la transformation du visage
Aujourd'hui, avec l'avènement des réseaux sociaux, notre rapport au visage a encore changé. Marion Zilio explique que "les filtres, selfies, IA, avatars" modifient notre perception de nous-mêmes. Elle souligne que les utilisateurs d'Internet ont désormais la possibilité de créer leurs propres filtres, ce qui leur permet de "s'animer" et de se présenter sous un nouveau jour. Cela peut être perçu comme une manière de se reconnecter au monde, même si cela soulève des questions sur l'authenticité.
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Elle aborde également la question de l'intelligence artificielle et de la reconnaissance faciale, en disant que "les visages se transforment de plus en plus en données". Cela pose des enjeux de contrôle et de propriété de l'image. Zilio pose la question : "À qui appartient ce visage ?" et met en garde contre la capitalisation sur notre image une fois qu'elle est postée sur des plateformes comme Instagram. Enfin, elle encourage à ne pas se conformer automatiquement aux standards de beauté véhiculés par les réseaux sociaux, mais plutôt à "transformer aussi la façon dont l'espèce humaine se pense et évolue". Cela souligne l'importance de la réflexion critique sur notre image et notre identité à l'ère numérique.
Cet article a été adapté par intelligence artificielle à partir d'une vidéo réalisée par nos journalistes, tout en veillant à respecter fidèlement le contenu original. Si toutefois vous souhaitiez partager vos remarques, vous pouvez nous contacter à l'adresse suivante: [email protected].