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Pendant ce temps-là… – Sur les routes de Bretagne avec Marc et son épicerie ambulante
“On attend toujours le jeudi. On n'a pas grande visite. On est ici à la campagne. Mes copines que j'avais, elles sont au cimetière. Alors, c'est moi la plus ancienne du quartier. Et moi, je ne conduis plus depuis des années, comme je fais de la DMLA” déclare Thérèse, qui habite un petit village de Bretagne. Ce jeudi matin, elle est venue comme tous les jeudis matins, s’approvisionner chez Marc, qui a installé une épicerie ambulante dans son camion, surnommé Poupette. “Poupette existe depuis treize ans maintenant, quelque chose comme ça. Moi, j'étais garagiste et j'ai connu ceux qui tenaient cette société. Ils sont tombés en panne, en fait. De fil en aiguille, un jour, ils m'ont dit: "On va partir, on veut vendre". Et c'est comme ça que c'est né” explique Marc. Tous les jours de la semaine, il part de chez lui à 6 heures du matin et termine sa journée “vers 20h30”.
Ils amènent la fête sur les petites îles de Bretagne
“J'essaye toujours de leur mettre un petit peu de baume au cœur, de plaisanter, de taquiner”
“Il faut aimer discuter, il faut aimer le lien social. On va rencontrer beaucoup de gens et beaucoup de gens d'un certain âge, donc ils ont les difficultés qu'on peut avoir quand on est âgé, dont la solitude, par exemple. (...) Les anciens, ils veulent garder une petite autonomie, et le fait que j'aille chez eux, ça leur donne une autonomie quand même. Et puis, il y a l'aspect aussi de voir quelqu'un d'autre que leur famille une fois dans la semaine. Alors, j'essaye toujours de leur mettre un petit peu de baume au cœur, de plaisanter, de taquiner un petit peu, parce qu'ils aiment bien, en fait. Et puis ça leur remonte un petit peu le moral” indique Marc. “Où on irait faire nos courses autrement ? Il faudrait toujours demander à nos enfants. Il y en a qui n'ont personne. Alors, où ils iraient chercher? Quand il faut demander aux autres, c'est pas toujours marrant” témoigne Alice, habitante d’un autre petit village de Bretagne.
La langue bretonne en voie de disparition
“Avant, on avait le poissonnier, on avait le boulanger qui passait. Maintenant, il n'y a plus personne, il n'y a plus que toi !“ commente Danielle, une cliente de l’épicerie ambulante. Le quotidien de Marc, c’est aussi se confronter avec la mort, les clients de Poupette étant souvent des personnes âgées. “On est passés devant une maison, et elle était à vendre, et c'était une ancienne cliente, en fait. Elle est décédée il y a 8, 10 mois, par là. Ça fait toujours quelque chose, mais ça fait partie de la vie de Poupette” explique Marc. Malgré tout, l’ancien garagiste n’échangerait pour rien au monde son travail. Ce qu’il apprécie le plus, “c’est le rapport qu’on a avec des gens d’un certain âge qui ont de l’expérience, qu’on écoute peu et qu’on devrait peut-être écouter un peu plus”.