Pourquoi les fermes d'élevage intensif de pieuvres inquiètent ?

La grande explication : Élever des milliers de pieuvres

L'élevage intensif de pieuvres pour la consommation humaine est un projet ambitieux porté par la firme espagnole Nueva Pescanova, qui pourrait impliquer jusqu'à un million de pieuvres par an. Lucas, journaliste chez Brut Nature, souligne que ce projet soulève de nombreuses questions. Il explique que, bien que l'entreprise présente cette initiative comme une innovation responsable et durable, plusieurs ONG et scientifiques s'inquiètent des conséquences d'un tel élevage sur le bien-être des pieuvres, un animal qui n'a jamais été élevé à grande échelle. Lucas mentionne que "c'est notre peur, que le premier projet soit de référence pour que d'autres pays ou compagnies puissent mettre des granges de poules autour du monde".

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Pour mieux comprendre ce projet, Lucas s'est rendu sur les îles Canaries, où la ferme est prévue. Il décrit que "le projet s'est dit élever et d'y abattre des milliers de pieuvres pour la consommation humaine". Il est important de noter que la pieuvre, ou poulpe, appartient à la famille des Octopus, et est souvent perçue comme un animal mystérieux et intelligent. Lucas a interviewé des scientifiques pour explorer les implications de cet élevage, notamment en ce qui concerne les besoins spécifiques des pieuvres, qui sont des animaux solitaires et territoriaux. Il souligne que "ce sont des animaux très terrifiants" et que les conditions d'élevage intensif pourraient entraîner des problèmes d'agressivité et de cannibalisme.

Les préoccupations autour de l'élevage intensif

Un des principaux défis de l'élevage de pieuvres en captivité est la reproduction sur plusieurs générations. Lucas rapporte que "les équipes de recherche de Nueva Pescanova ont franchi cette étape en 2019". Cependant, les conditions d'élevage posent question. Les scientifiques craignent que les environnements stériles et les densités élevées ne soient pas adaptés aux besoins naturels des pieuvres. Roberto Romero Perez, biologiste chez Nueva Pescanova, a déclaré au Guardian que "nous ne savons pas encore quelle densité nous pourrons atteindre tout en reconnaissant l'objectif d'augmenter la densité afin de la rendre économiquement rentable". Les méthodes d'abattage des pieuvres sont également controversées. Romero Perez a confirmé que les pieuvres seraient abattues en utilisant des bains d'eau froide et de glace, une méthode qu'il considère comme "la forme de sacrifice la plus respectueuse et la plus humaine".

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Cependant, les critiques soulignent que cette méthode pourrait ne pas être suffisante pour garantir le bien-être des animaux. Les pieuvres possèdent des capacités cognitives remarquables, et des études montrent qu'elles peuvent ressentir la douleur et la détresse. En 2021, un rapport de la London School of Economics a révélé des preuves solides de sensibilité chez les pieuvres, ce qui a conduit le gouvernement britannique à les reconnaître officiellement comme espèces sentientes. En réponse à la demande croissante de pieuvres, Nueva Pescanova défend son projet comme une solution durable. Ignacio González, le PDG de l'entreprise, affirme que "si un élevage responsable et durable voit le jour, il contribuera à la conservation de l'espèce". Cependant, les scientifiques interrogés par Lucas restent sceptiques quant à l'impact réel de cet élevage sur les populations sauvages. Ils soulignent que les pieuvres étant des carnivores, leur élevage nécessitera d'importantes ressources alimentaires, ce qui pourrait contrecarrer les objectifs de durabilité.

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