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“J’ai été humiliée à cause de mon poids à seulement 20 ans”
Elle interprétait Rose DeWitt Bukater dans le film mythique “Titanic” de James Cameron en 1997, aux côtés de Leonardo DiCaprio. Alors âgée de 20 ans, Kate Winslet a été victime d’un lynchage médiatique sur son poids. Depuis, elle se bat pour la représentation des femmes dans le milieu du cinéma. “J’ai été humiliée à cause de mon poids par les médias internationaux à seulement 20 ans. Je pense que ça a changé, et c'est merveilleux, car les jeunes actrices ont maintenant le droit d'être vraiment elles-mêmes, sans se sentir insupportablement scrutées comme c'était bien plus souvent le cas quand j'étais plus jeune. Bien sûr, maintenant, il y a les réseaux sociaux et il y aura toujours des gens pour critiquer, mais à l'époque, quand il n'y avait pas de réseaux sociaux, juste la presse grand public, ils pouvaient être très malveillants, comme ça n'arriverait plus aujourd'hui” explique Kate Winslet.
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Ce “fat shaming” l’a terriblement blessée. “Les gens se disent qu'il faut maintenant que vous êtes célèbre. "C'est normal que vous en baviez." Non, ce n'est pas normal. J'avais 21, 22 ans et c'était impossible d'être préparée à ça. Ce ne sont pas des compétences qui s'enseignent. Alors, j'ai appris à mes dépens. Mais sans aucun doute, ça m'a rendue très résiliente et beaucoup plus forte” affirme l’actrice britannique. Le prix Lights On Women (LOR) a été créé par L'Oréal Paris dans le but d'encourager une nouvelle génération de femmes à saisir leur chance en tant que cinéastes et à se donner les moyens. Kate Winslet en est l’ambassadrice.
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“Au cinéma, on veut entendre des histoires de femmes, plus qu'avant”
Elle s’inspire et se nourrit “des autres femmes et des autres femmes artistes. C'est difficile dans un processus de création d'y apporter toutes ses faiblesses et toutes ses expériences et de s'en servir pour faire de l'art. Mais quand on est entourée d'autres femmes qui font la même chose, c'est très émancipateur.” Helen Mirren, Judi Dench et Emma Thompson sont des actrices qui l’ont considérablement inspirée. “Toutes ces femmes qui vraiment vécu et sont restées fidèles à elles-mêmes, tout en faisant un travail incroyable et en se préoccupant des gens avec qui elles travaillent”.
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Selon elle, il y a de plus en plus de personnages féminins complexes présentés sur les écrans. “A une époque, ça n'arrivait presque jamais. Il y avait un bon rôle qui était écrit tous les deux ou trois ans, et on entendait le nom de toutes les actrices qui essayaient de l'avoir, il fallait se battre. Maintenant, il n'y a plus cette lutte, car on en voit passer beaucoup plus. Je pense que c'est parce que la culture change peu à peu et on veut entendre des histoires de femmes, plus qu'avant. Je crois aussi qu'on veut entendre des histoires de femmes qui ont mon âge, entre 45 et 55 ans. C'est la meilleure période dans la vie d'une actrice. Il y a des contenus incroyables. Pas seulement au cinéma, mais aussi sur Netflix, Hulu, HBO, toutes ces excellentes plateformes. Il y a plein de choses, de super séries qui sont écrites et créées constamment, c'est très enthousiasmant” explique Kate Winslet.
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“Il faut se réveiller et écouter ce que les femmes ont à dire au cinéma”
Pour Kate Winslet, la fiction a un pouvoir tel qu’il peut faire évoluer la société vers plus d’égalité. Elle développe : “Je pense que la fiction peut aider si on raconte les bonnes histoires. Les histoires racontées par des femmes, les films écrits et réalisés par des femmes sont ceux qui peuvent changer les choses parce qu'ils peuvent provoquer différemment. Je pense qu'il faut se réveiller et écouter ce que les femmes ont à dire au cinéma. Tant qu'on ne le fera pas, on n'arrivera pas à la parité. Il faut un changement culturel”. Quand elle est dirigée par une femme réalisatrice, l’actrice confie que l’expérience n’est pas la même : “Je ne sais pas comment l'expliquer. Il y a un sentiment de sororité inhérent à l'expérience. On a vraiment l'impression de traverser quelque chose ensemble, c'est un partenariat, plus qu'avec les réalisateurs masculins”.