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Rosalie Fish court pour les femmes amérindiennes disparues ou assassinées

Aux États-Unis, le taux d'homicide parmi les femmes amérindiennes est jusqu'à 10 fois supérieur à la moyenne. Aujourd'hui, Rosalie Fish court une main peinte en rouge sur le visage pour alerter sur ce fléau. Et pour ne jamais oublier sa tante disparue. (via Brut America)
Publié le
11
/
08
/
2019

Rosalie Fish « a donné la parole à celles qui ont été réduites au silence »


Aux États-Unis, le taux d'homicide des femmes amérindiennes est près de 10 fois supérieur à la moyenne. Rosalie Fish, championne d’athlétisme, court une main peinte en rouge sur le visage pour alerter sur ce fléau. Et pour ne jamais oublier sa tante disparue.


Rosalie Fish est une lycéenne championne d'athlétisme. Elle sensibilise aux disparitions et assassinats de femmes amérindiennes en courant, une main peinte en rouge sur son visage. « L’empreinte représente les femmes et surtout les femmes autochtones, qui ont été réduites au silence par la violence » explique Rosalie Fish. « Quand j'ai compris que je pouvais profiter de la rencontre sportive d'athlétisme comme une occasion de parler de ce problème, j'étais convaincue qu'il fallait le faire » ajoute la jeune lycéenne amérindienne.


Rosalie appartient aux tribus amérindiennes des Cowlitz et Muckleshoot de l'État de Washington. Sa tante, Alice Looney, a disparu en 2004. Son corps a été retrouvé plus d'un an plus tard. Les sœurs d'Alice Looney, Caroline et Mary se souviennent du jour où elles ont appris sa mort. « Je me suis effondrée parce que pendant 14 mois, je l'avais cherchée chaque jour en me demandant si elle avait faim, si on la maltraitait d'une manière ou d'une autre, mais j'étais reconnaissante de l'avoir retrouvée » raconte Caroline Looney.


15 ans après, le meurtre se sa tante n'a toujours pas été résolu


Les deux sœurs avaient beaucoup de questions sur la disparition d'Alice Looney. Mais la police n'a pas pu y répondre. 15 ans plus tard, le meurtre d'Alice Looney, amérindienne, n'a toujours pas été résolu. Ses sœurs sont reconnaissantes des efforts menés par Rosalie dans le but d'honorer sa mémoire et de sensibiliser au taux d'homicide parmi les femmes autochtones, jusqu'à 10 fois supérieur à la moyenne nationale. « Par ce geste, elle a donné la parole à celles qui ont été réduites au silence » déclare Mary Looney.


En 2016, 5 712 cas de disparition de femmes ou de filles autochtones ont été signalés au Centre national d'information sur la criminalité des États-Unis. Rosalie a gagné 3 trois médailles d'or et une médaille d'argent. Elle les a données aux familles des femmes amérindiennes pour qui elle a couru. « Maintenant, j'attends que l’on prenne ses responsabilités. La violence policière est très présente, surtout dans ma communauté autochtone et les violences faites aux femmes doivent être prises au sérieux, il faut comprendre qu'il s'agit d'un fléau et d'un génocide » conclut Rosalie Fish.