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Sa fille a rejoint l'État islamique
Ma fille est partie rejoindre l'État islamique
Albert, Angevin, a une soixantaine d’années. Gaëlle, sa fille, est partie rejoindre l’organisation État islamique en 2015 avec son mari tunisien, Fatih. En Irak, sa fille a eu un fils, Mohammed, aujourd’hui âgé d’un an et demi.
En 2019, l’EI a perdu ses territoires. Fatih a été capturé, Gaëlle et son fils ont été emmenés dans un camp. « Il faut qu’elle soit jugée en France », répète Albert. Charles Villa nous raconte comment il a rencontré cet ancien syndicaliste décidé à mener son combat jusqu’au bout, pour l’amour de sa fille et de son petit-fils.
Comment as-tu trouvé Albert ?
Albert fait partie d’un collectif de parents, « Familles unies ». C’est un groupe de parents dont les enfants sont partis rejoindre l’État islamique, pour la plupart entre 2013 et 2015. Aujourd’hui, ils souhaitent que leurs enfants et petits-enfants soient rapatriés et jugés en France, pour ne pas qu’ils restent à l’abandon, en déshérence. Aussi, leurs enfants risquent la peine de mort s’ils sont jugés en Irak. Et dans les camps syriens, une région contrôlée par les Kurdes, l’État n’est pas reconnu, donc ils ne sont pas jugés.
Albert avait-il des réticences à raconter son histoire ?
Non. Aujourd’hui, ces parents ont envie de se battre pour que le sujet reste sur le devant de la scène médiatique. La bataille contre l’EI s’est officiellement terminée en mars 2019. L’EI a perdu ses territoires. Depuis, ces parents luttent pour obtenir le rapatriement de leurs enfants. Mais depuis un an et demi, ils ne constatent aucun mouvement de la part de l’État français, ou très peu. Il n’y a pas non plus de prise de position officielle sur le sujet.
La mère de Gaëlle ne souhaitait pas témoigner ?
Elle est plus discrète. Elle n’a pas envie de toute cette attention médiatique. Albert, c’est un ancien syndicaliste. Il a mené des combats toute sa vie, notamment pour le droit du travail. Il a l’habitude de se battre pour ce qu’il veut, de revendiquer ses droits. Le combat pour le rapatriement de sa fille, c’est dans la droite ligne de l’histoire de sa vie.
Comment va Gaëlle aujourd’hui ?
À l’heure actuelle, elle est toujours là-bas. Elle parle toujours à son père par messages. On ne sait pas si son mari est mort ou vivant, il a été arrêté en même temps qu’elle lors de la bataille de Baghouz. Gaëlle et son fils sont laissés à l’abandon, dans ce camp qui est une prison à ciel ouvert. Les conditions de vie sont toujours extrêmement difficiles. Leur vie n’est pas menacée par les geôliers, mais les conditions de vie sont très mauvaises.
Le samedi 12 septembre, le collectif « Familles unies » organise un rassemblement à 14h30 devant le secrétariat d'État à l'enfance, à Paris.