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Sanaa et Issa, 11 et 12 ans participent aux maraudes pour les sans-abri

"Ça nous fait du bien de faire plaisir aux autres, de les voir sourire." Sanaa et Isra ont 11 et 12 ans et elles participent aux maraudes du Secours populaire pour les sans-abri, dans le centre ville de Marseille. Un petit geste pour de grandes retombées, Brut les a suivies.
Publié le
01
/
06
/
2023

“Ça peut arriver à tout le monde”

19 h 30, début de la maraude du mouvement “Copains du monde” du Secours Populaire dont Sanaa, 12 ans et Isra, 11 ans, participent régulièrement. Direction le Mie câline pour chercher des sandwichs, des viennoiseries et des desserts, qui seront distribués aux sans-abri. Puis l’équipe débute la maraude, à la recherche de sans-abri. “Là, on sait qu'il y a un SDF. Du coup, on en met. Comme ça, quand il revient, il trouve à manger. Il faut aller tout droit, dès qu'on voit des SDF par-ci, par-là, on leur demande”, raconte Sanaa. 

Un jour avec les bénévoles de la Croix Rouge


Pour la jeune fille, aider les autres est bénéfique pour elle : “Ça nous fait du bien de faire plaisir aux autres, de les voir sourire, de nous dire, que ce soir, ils vont manger, qu'ils ne vont pas dormir le ventre vide. Si ça se trouve, tu as un habitat, mais tu n’arrives pas à payer ton loyer”, rajoute-t-elle. La jeune fille explique ne pas toujours avoir eu une situation stable. Les Restos du cœur et le Secours Populaire l’ont alors aidé, lui inculquant la solidarité et le plaisir de venir en aide aux autres. “Maintenant, ma situation est stable. Et vu que ça m'a fait plaisir qu'ils m'aident, du coup j'ai voulu faire la même chose et aider les autres”, explique Sanaa. 


Effectuer des maraudes lui permet de se sentir bien dans sa peau et d'avoir la satisfaction d’aider des personnes dans le besoin et en difficulté : “Tu te dis que tu as aidé une personne aujourd'hui. Qu'une personne, grâce à toi, elle mange. Moi, je me dis déjà que je suis reconnaissante d'avoir une maison, d'avoir un toit, d'avoir à manger, d'avoir des habits, d'avoir un lit. Et aussi, j'ai appris sur moi, que je suis capable de faire du bien. Je suis trop fière de moi”

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“Les sans-abri, il y en a partout”

Isra, elle, a débuté le bénévolat à l’âge de 8 ans, alors qu’elle était en classe de CE2. Une solidarité qu’elle tient en partie de sa mère, qui, depuis très jeune, a toujours apprécié aider les autres. “Moi, depuis que je suis jeune, j’aide les gens et ça me fait plaisir de voir mes enfants qui aident les autres. Comme ça, la solidarité, ça rentre dans le sang”, affirme Meriam Atsemani, la mère d'Isra. Avec les maraudes, Isra fait du bien autour d’elle avec des actions qui lui sont aussi bénéfiques personnellement. “Les sans-abri, il y en a partout. On les connaît tous. Carrément, on connaît leur place. Du coup, on va les voir et on leur donne à manger. Ça m'a rendue plus débrouillarde, je sais mieux demander des choses aux gens, j’ai plus confiance en moi, je suis moins timide avec les autres”. 

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“C’est très important parce que c’est le futur”

Pour Djaouida Achaibou, responsable bénévole de l'antenne Marseille centre-ville du Secours populaire, participer à des maraudes permet de montrer aux enfants que la précarité existe mais que ce sont surtout “des personnes comme tout le monde”. Pour elle, cette jeunesse est l’avenir de la solidarité, le relais pour le futur. “On a récupéré beaucoup d’enfants qui étaient sinistrés après les effondrements dans la rue d’Aubagne à Marseille, des enfants qui étaient dans les hôtels ou encore sans papiers et qui n'ont pas le droit d'aller au centre aéré ou de s’inscrire nulle part. Et dans la solidarité, il y a toujours la porte ouverte. On n'oublie pas que ce sont des enfants et qu'ils ont besoin d'école, de la culture, des loisirs, des sorties, mais en même temps, il y a beaucoup de solidarité dedans”, explique Djaouida Achaibou. Avec son groupe, elle offre tous les mercredis une aide aux devoirs. “C’est très important. Même si on a une urgence, c’est après l’aide aux devoirs”, ajoute-t-elle

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