4 questions sur les positions d'accouchement

Quelle est la meilleure position pour accoucher ? Les équipes médicales laissent-elles le choix aux femmes ?... 4 questions sur les positions d'accouchement avec la sage-femme Valentine Burucoa.
Publié le
24/4/2023
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Pourquoi on a l'habitude d'accoucher sur le dos? 

Depuis la naissance de l’obstétrique, les femmes ont été habituées à accoucher sur le ventre. Certaines croyances affirment que cette posture viendrait de Louis XIV, qui aimait voir ses femmes accoucher. Une position assez contradictoire puisqu’à l’époque, les femmes accouchaient plutôt accroupies ou sur une chaise d’accouchement. Cette position gynécologique a ensuite été répandue avec l’ouvrage du médecin obstétricien du roi, François Mauriceau. Pour l’accoucheur, puis l’obstétricien ou le gynécologue de nos jours, cette posture permet de voir le périnée et de faciliter une potentielle intervention, si besoin. Mais de nos jours, certaines femmes voudraient revenir à des positions plus spontanées. 

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La pratique de la péridurale a notamment permis de changer ces habitudes. “Il y a deux options. Soit c'est une péridurale déambulatoire, où les femmes ne vont plus avoir de douleur, mais elles gardent les sensations et elles gardent la mobilité de leurs jambes. En revanche, il y a une autre option, qui est la péridurale où pour le coup, on sent vraiment par le bas de son corps, on sent pas ses jambes et donc là, par contre, on demande à la patiente de rester sur le lit. Et accoucher sans péridurale, indéniablement, tu es drivée par tes réflexes, par quelque chose de très instinctif, très animal. Donc tu vas aller dans les positions qui sont souvent les bonnes pour aider ton bébé à descendre, pour gérer au mieux les contractions”, explique la sage-femme. Bouger, même sous péridurale, aide à l’accouchement. Et avec l'émergence des péridurales déambulatoires dans de plus en plus de maternités, le personnel envisage de nouvelles positions. 

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Quelle position pour aider le bébé à descendre ? 

Pour Valentine Burucoa, sage-femme, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises positions. Toutes les positions sont envisageables. “Aujourd'hui, les femmes écrivent de plus en plus ce qu'on appelle des projets de naissance, où, justement, elles nous font part du fait que, dans la mesure du possible, elles voudraient éviter la position gynécologique et accoucher dans telle ou telle position, une demande qui incite les équipes à revoir un peu leurs habitudes”. Or Valentine Burucoa souligne la différence entre ce que veut une femme avant son accouchement et le jour J. Premièrement, parce que certaines équipes sont plus à l’aise aujourd'hui avec la position gynécologique, même si cela tend à évoluer. Deuxièmement, parce que c’est le jour même que les équipes vont déterminer quelle est la meilleure position pour la future mère et son bébé. “Si tous les feux sont au vert, que le bébé va bien, la femme va bien, le travail avance bien, il n'y a aucune raison de demander à une femme d'accoucher dans telle ou telle position”, explique-t-elle. Aujourd’hui, il y a donc une réelle tendance vers la mobilité pendant le travail et l’accouchement. 

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Pourquoi cette habitude évolue-t-elle aujourd’hui ? 

Pour Valentine Burucoa, “aujourd'hui, on est vraiment revenu, et les femmes ont vraiment envie de retrouver un peu d'autonomie, de se sentir de nouveau actrices de leur accouchement. Donc c'est plutôt ‘nous, on est là pour soutenir et accompagner les naissances, pour agir, effectivement, et aider si complications’”. En effet, ces positions ancestrales révèlent une part de paternalisme et de société patriarcale où les femmes auraient été dépossédées de leur corps lors de l’accouchement, selon Valentine Burucoa. La future mère se sentirait alors incapable d’accoucher sans l’aide d’un professionnel. Aujourd'hui, l’idée, pour le personnel en charge des accouchements est de donner toutes les clés à la femme pour qu’elle puisse être en autonomie le jour J. “Il faut évidemment reprendre possession du sujet, mais que ça se fasse en bonne intelligence avec l'équipe médicale qui accompagne. Et donc des deux côtés, il y a un juste équilibre à trouver”

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