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Les sages-femmes affirment avoir été oubliées par le Ségur de la santé
Ségur de la santé : les sages-femmes demandent à être reconsidérées
Dans une lettre ouverte, elles affirment avoir été exclues des négociations et assimilées à des professions paramédicales. Le message fort de Pia Laborde, sage-femme à l’hôpital Foch de Suresnes.
« Dans l’imaginaire collectif, on est des accoucheuses, et j’aimerais faire passer le message qu’on n’est pas que ça », déclare Pia Laborde, sage-femme à l’hôpital Foch de Suresnes. Dans une lettre ouverte, sa profession dénonce avoir été oubliée par le Ségur de la santé. Les sages-femmes affirment avoir été exclues des négociations et demandent à être reconsidérées.
« La revalorisation est appuyée sur des tableaux de professions paramédicales, alors qu’on est une profession médicale »
« La revalorisation qu’on a eue grâce au Ségur de la santé est de 183 euros. Elle est appuyée sur des tableaux de professions paramédicales, alors qu’on est une profession médicale. On aurait aimé une revalorisation bien au-dessus de celle qui nous a été proposée », dénonce Pia Laborde.
En cause, selon elle, une méconnaissance du métier de sage-femme. Car Pia s’occupe de « toutes les femmes, tous les couples, quel que soit l’âge et quel que soit l’état. Pas forcément enceinte, pas forcément sur le point d’accoucher, juste quelqu’un qui a besoin de conseils ». Les sages-femmes ont aussi des cabinets et font des consultations pour prendre en charge la sexualité, la contraception, la ménopause, les mammographies, les échographies…
Cinq ans d’études nécessaires
« Les femmes découvrent pour la plupart notre métier le jour où elles accouchent, parce qu’elles découvrent qu’on peut venir ensuite chez elles à domicile s’occuper du nouveau-né, le peser, aider pour l’allaitement, qu’on peut vacciner les enfants, qu’on peut faire des soins d’urgence sur les nouveau-nés », déplore Pia Laborde.
En France, on compte 23.000 sages-femmes. Pour exercer cette profession, cinq ans d’études sont nécessaires. Pia Laborde regrette que ce métier soit mal connu, alors que c’est une profession médicale, au même titre que les dentistes ou les infirmiers.
Grâce à cette vidéo, la sage-femme espère qu’un début de prise de conscience pourra opérer quant à l’importance de son métier, et au niveau de compétences requis. « C’est rare que je me retrouve face à une caméra. C’est beaucoup plus simple de se retrouver devant un couple, une femme qui a mal, un accouchement... Mais j’avais besoin qu’on nous entende, et j’espère que le message pourra circuler. Prendre soin des sages-femmes, c’est prendre soin des femmes et des couples. »