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9 questions très simples sur les variants du Covid-19
9 questions simples sur les variants du virus.
Anne Goffard, virologue, répond à Brut à 9 questions que l’on se pose sur les variants du virus COVID-19.
Sait-on combien il existe aujourd’hui de variants ?
Au printemps 2020, 7 groupes de variants ont été définis, localisés en Europe, Asie et Amérique. “Cependant, depuis, les variants ont continué d'apparaître", précise Anne Goffard. On ne peut donc avoir de réponses précises à ce jour.
Pourquoi un virus mute-t-il ?
La mutation est un phénomène naturel, lié au fait que le virus circule chez l’humain. En se multipliant au sein des cellules humaines, le virus produit de nouvelles particules virales. Lors du processus, des erreurs ou anomalies sont générées. “Certaines erreurs sont délétères pour le virus, c’est-à-dire que le virus ne fonctionne plus, donc elles sont abandonnées. Certaines erreurs donnent au virus des capacités nouvelles”, explique Anne Goffard.
Le virus peut-il muter de la même manière dans deux pays ?
“Non. Dans deux pays différents, le virus va muter, mais pas les mêmes mutations, pas aux mêmes endroits, pas de la même façon. Donc c’est pour ça qu’il est important de caractériser chaque variante", répond la virologue.
Que sait-on du variant britannique ?
D’après la virologue, les britanniques affirment avoir découvert les premiers variants au mois de septembre, mais ne les ont déclarés qu’en décembre. Il y a une vingtaine de variants différents, dont 9 ou 10 avec la glycoprotéine.
“C’est la glycoprotéine qui permet au virus de s’accrocher à nos cellules, donc de nous infecter, et c’est la glycoprotéine contre laquelle on fait des anticorps quand on est infecté”, précise Anne Goffard.
La capacité de contagion est-elle plus forte ?
Selon les britanniques, les variants britanniques semblent plus contagieux. A présent, le rôle des virologues est “d’étudier quelles sont les mutations, et comment elles permettent au virus de mieux s’accrocher aux cellules humaines”, affirme la spécialiste.
Que sait-on du variant sud-africain ?
Il n’existe pas encore de publication scientifique qui caractérise ce variant. Anne Goffard assure qu’il est proche des variants britanniques, mais comporte tout de même des différences.
Les tests PCR détectent-ils ces variants ?
“Nos tests de PCR détectent ce variant. Maintenant, ces tests de PCR ne nous disent pas que c’est spécifiquement le variant. Pour savoir si c’est bien le variant, il faut faire du séquençage”, répond Anne Goffard. Or, on ne peut pas faire de séquençage systématique car la méthode est longue et onéreuse. De plus, seuls certains laboratoires sont équipés du matériel adéquat.
Les vaccins sont-ils efficaces contre ces variants ?
“Aujourd’hui, nous n’avons aucune raison de penser que les vaccins actuellement en développement ne seraient pas efficaces contre ces variants”, affirme la virologue. Cependant, elle précise qu’en fonction de l’évolution des variants, les vaccins pourraient s’adapter également.
Faut-il changer la stratégie de lutte contre le COVID-19 ?
La spécialiste assure que non. Elle considère que les variants ne présentent pas de maladies plus graves, seulement une capacité de contagion plus rapide. Le respect des gestes barrières et la vaccination restent à ce jour la meilleure stratégie. "Plus on arrête la circulation du virus, plus on a de chances de ne plus voir apparaître de variants”, conclut Anne Goffard.