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Interview Brut : Léa Moret, 23 ans, atteinte de la mucoviscidose

"Je suis en vie, quoi ! J'ai de la chance, et se rappeler de ça, c'est génial !" Léa Moret a 23 ans et elle est atteinte de la mucoviscidose. Aujourd'hui, elle souhaite partager son expérience et montrer que l'on peut "vivre normalement avec cette maladie".
Publié le
02
/
08
/
2019

Interview Brut : Léa Moret, 23 ans, atteinte de la mucoviscidose


« Je suis en vie, quoi ! J'ai de la chance, et se rappeler de ça, c'est génial ! » Léa Moret a 23 ans et elle est atteinte de la mucoviscidose. Aujourd'hui, elle souhaite partager son expérience et montrer que l'on peut vivre normalement avec cette maladie.


« De se rendre compte qu’on va mourir et d’être conscient de sa mort et de se poser ces questions existentielles, c’est assez exceptionnel parce que ça te permet de savoir à tout moment de ta vie que tu es en vie. » Léa Moret a 23 ans. Elle est atteinte de mucoviscidose, une maladie génétique qui touche principalement les voies respiratoires et le système digestif.
 
Aujourd’hui, l’espérance de vie des patients atteints de mucoviscidose est d’environ 50 ans. « J’ai un traitement quotidien à faire et j’ai de temps en temps des hospitalisations (…) Donc, assez, concrètement, ma vie n’est pas très différente. Je fais du sport, je cours aussi vite que ma sœur ou que ma meilleure amie. Je voyage, je fais tout ce que fait une personne normale, ou plus peut-être, parfois » lance Léa Moret, 23 ans, atteinte de mucoviscidose.


Un grand voyage et un documentaire


Avec son amie Camille Shooshani, elles ont réalisé le documentaire « Léa & I ». « J’avais envie de partager ma vie et mon expérience pour les enfants malades plus jeunes que moi et les parents d’enfants malades plus jeunes que moi, afin qu’ils puissent juste voir quelqu’un de mon âge qui va bien et qui vit normalement avec cette maladie » explique Léa Moret. Leur voyage les a conduites au Mexique, au Pérou, au Chili. 


Au Pérou, aux côtés de chamans, elles ont expérimenté l’ayahuasca, une plante hallucinogène. Cette expérience lui a permis de mieux accepter sa maladie. « C’est fascinant, comme magique, comme ça peut être terrifiant et souvent très douloureux. Mais ça t’emmène dans les tunnels de tes peurs, de tes blessures afin que tu puisses les voir et une fois que tu les as vus, tu les acceptes et du coup ces blocages s’en vont, disparaissent » raconte Léa Moret, atteinte de mucoviscidose.


Depuis son enfance, sa vie avec la mucoviscidose a amené Léa Moret à se poser des questions existentielles « assez intenses ». « Quand tu as 3 ans et que tu vas à l’hôpital et que tu dois faire des traitements, quelque part dans ton corps et dans ton esprit, tu comprends qu’il y a quelque chose qui est différent pour toi que pour les autres » raconte Léa Moret.


Vivre normalement, malgré sa différence


En plus de se sentir différente, Léa Moret a un rapport à la mort différent des autres jeunes de son âge : « Tu sais très bien, très vite, quand tu as cette maladie, que la mort, c’est quelque chose qui est proche de toi ». Cette prise de conscience précoce est, pour Léa Moret, « très étrange et ça te donne parfois un sentiment de solitude qui est assez vertigineux. »


Malgré la mucoviscidose, Léa Moret a toujours voulu vivre normalement et « avoir l’air normale » : « J’ai jamais parlé de ma maladie, j’étais toujours très forte, je voulais toujours faire plus, aller plus loin, plus vite, plus fort que les autres ». Une mentalité qui l’a poussé à faire « plein de trucs ». Dont ce voyage en Amérique, qui lui a aussi ouvert les yeux sur son enfance : « J’ai compris que dans mon enfance et dans la manière dont je me sentais tous les jours, il y avait des moments c’était très difficile » déclare Léa Moret.
 
« Ça me permet de vivre de manière plus vraie (…) maintenant, je sais que je peux en parler, (…) je sais que ce n’est pas parce que je dis que ça va pas que ça veut dire que je vais être considérée comme malade ou comme faible. (…) Je suis en vie, quoi ! J’ai de la chance et de se rappeler de ça, c’est génial ! Tu vois, ça te permet de faire tout ce que tu veux. » conclut Léa Moret, atteinte de mucoviscidose.