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Les conséquences du stress et du confinement sur les règles

Retard ou absence de règles : voilà pourquoi le confinement peut avoir des conséquences sur le cycle menstruel.
Publié le
10
/
04
/
2020

Confinement : les conséquences du stress sur les règles


Sur les réseaux sociaux comme en consultation, de nombreuses femmes affirment que leurs règles sont décalées depuis le début du confinement. Les explications d’une gynécologue.


« Actuellement, beaucoup de femmes appellent pour des problèmes de retard de règles ou de règles irrégulières. C’est vraiment très fréquent et presque normal : nous sommes dans un contexte plus stressant que d’habitude », affirme une gynécologue-obstétricienne. Pour Brut, elle détaille les facteurs environnementaux qui peuvent déclencher un retard de règles.


« Le stress modifie et perturbe la libération de ces hormones »


Pour que les règles soient régulières, il faut que certaines hormones soient libérées en certaines quantités et à un certain moment. Le stress modifie et perturbe la libération de ces hormones. Cela bloque l’ovulation : soit il y a un retarde de règles, soit des saignements irréguliers (en dehors de la période théorique de règles).


Tous les types de stress ont cette conséquence. On le voit souvent chez les étudiantes qui ont des examens, on peut le voir aussi dans des situations difficiles, comme un deuil ou une séparation. En période de guerre ou de maladie également. Pourquoi ? Le corps ne va pas économiser sur la fonction cardiaque, sur la fonction pulmonaire, sur les reins, mais il va peut-être se dire que ce n’est pas le moment de tomber enceinte.


« Il y aura moins d’ovulations, donc moins de grossesses, et des perturbations des règles »


Il va donc économiser sur cette fonction-là pour éviter une grossesse qui pourrait être dangereuse pour le corps, vu que le corps a d’autres choses à gérer. Mais le corps ne sait pas si c’est un stress lié à une pathologie ou à un stress psychologique. Dans tous les cas, effectivement, il y aura moins d’ovulations, donc moins de grossesses, et des perturbations des règles.


Il y a des sources de stress dont on ne peut pas se préserver : les problèmes financiers, relationnels… Mais en ce qui concerne les informations anxiogènes, on peut éviter d’aller les regarder ou d’aller les lire plusieurs fois par jour. On ne s’en rend pas forcément compte, mais ça nous affecte. Du point de vue de notre ressenti émotionnel et de notre humeur bien sûr, mais aussi du point de vue de nos sécrétions hormonales, de nos règles, de notre sommeil, de notre immunité.


« Si on a un doute, il ne faut pas hésiter à faire un test de grossesse »


Si on est dans une relation hétérosexuelle et qu’on n’a pas de contraception ou qu’il y a eu un oubli de contraception, il faut se souvenir qu’une cause très fréquente du retard de règles, c’est la grossesse. Donc si on a un doute, il ne faut pas hésiter à faire un test de grossesse pour se rassurer et être sûre que le retard de règles est bien lié au stress, et pas à un début de grossesse.


Si on n’a pas de règles pendant moins de trois mois, il n’y a pas forcément de raison de faire un bilan. Cependant, si on constate une aménorrhée de plus de trois mois, il est conseillé de faire un bilan hormonal. Mais encore une fois, dans le contexte actuel, il ne faut pas s’inquiéter.


En cas de douleurs, évitez les anti-inflammatoires


On a tout à fait le droit d’aller à la pharmacie pour acheter un test de grossesse, on a tout à fait le droit d’appeler sa gynéco, sa sage-femme ou son médecin traitant si on veut une prise de sang, même sans se déplacer. On peut très bien faxer une ordonnance de prise de sang à un laboratoire.


Et en cas de douleur de règles, il existe un doute quant à la sécurité d’utilisation des anti-inflammatoires en cas d’infection au Covid-19. Les anti-inflammatoires – antaldis, advil, ibuprofène – sont des médicaments très utilisés contre les douleurs de règles. Par précaution donc, si vous avez des symptômes inhabituels, comme de la fièvre, de la toux, des difficultés respiratoires, des troubles digestifs ou une perte d’odorat et de goût, mieux vaut éviter les anti-inflammatoires.


Parce que le corps, quand il y a une infection, que ce soit un virus ou une bactérie, va faire une inflammation. C’est un mécanisme de défense. Les anti-inflammatoires vont diminuer ce mécanisme de défense, et le corps va moins bien combattre l’infection.