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Les infirmières et leurs conditions de travail dans les années 60

Il y a 60 ans, les infirmières dénonçaient déjà leurs conditions de travail dans leur profession. Voici ce qu’elles disaient.
Publié le
29
/
12
/
2022

“J'étais complètement épuisée”


“Je crois que pour pouvoir tenir le coup dans ce métier, il faut être une sainte ou une folle. C'est un métier très difficile, très astreignant et les infirmières sont souvent vite déçues.” Voici ce que pensait une infirmière en 1966 de son métier. Il y a plus de 60 ans, les infirmières dénonçaient déjà les conditions de travail auxquelles elles faisaient face quotidiennement. Poids du travail, nombre d’heures, responsabilités… Des facteurs importants dans l'appréciation de leur profession.
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“Le salaire n'est pas du tout en conséquence avec le travail”


La question des salaires était déjà importante. “Je pense que nous n'avons pas à nous plaindre de nos salaires, si nous devons le comparer aux salaires d'autres professions féminines. Si nous devions le comparer en tenant compte des responsabilités, des inconvénients quand même du travail, je crois qu'alors là, nous dirions qu'il est insuffisant.”
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Certaines ont même changé de voie professionnelle. “J'ai abandonné le travail dans les hôpitaux parce que vraiment, c'est absolument incompatible avec une vie normale et le travail est absolument épuisant, les horaires sont très mauvais. J'étais complètement épuisée. Et d'autre part, le salaire aussi n'est pas du tout en conséquence avec le travail et les responsabilités que l'on demande à une infirmière.”
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“Si je n'ai été que ce rayon de soleil je lui ai apporté déjà beaucoup”


D’autres se sont découvertes d’autres missions en étant infirmières, au-delà de l’aspect purement médical. “J'ai découvert qu'être infirmière, ce n'était pas uniquement faire des pansements, faire des piqûres, soulager physiquement le malade. J'ai découvert que c'était bien autre chose. C'était, je crois, avant tout, assurer, auprès du malade, une présence.”
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Elle continue: “J'ai reçu, d'une dame, que j'avais soignée pendant un peu plus d'un mois une lettre et une chose m'avait frappée dans sa lettre: elle me remerciait des soins que je lui avais apportés, mais surtout, elle me disait: ‘Ma petite Jacqueline, vous avez été pour moi, pendant mon séjour à l'hôpital, mon rayon de soleil.’ Et ce terme m'a impressionnée. Et je me suis dit: eh bien, c'est cela dans le fond, que doit être une infirmière auprès de son malade. Si je n'ai été que ce rayon de soleil durant son séjour je lui ai apporté déjà beaucoup.”
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