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Solo Frey présente son mode de vie dans son monde à lui
S’intégrer au lieu
À Mérillac, il y a 6 ans, Solo Frey s’est installé sur ce terrain seulement pour garer sa caravane, en attendant de trouver un endroit où rester définitivement. Mais séduit par le lieu et cette vie au plus près de la nature, il décide de rester sur cette parcelle. “Je voulais juste m'intégrer dans ce lieu, et puis me dire que cet endroit peut m'apporter plein de choses, pas seulement de la nourriture mais aussi du bien-être’. On m'a tellement fait croire que je devais être quelque chose, quelqu'un. J'ai juste envie d'être un être vivant”, explique Solo Frey.
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Nomade-land, c’est son monde, son univers, dans lequel il apprécie, chaque jour, son mode de vie autonome. Sa caravane, un “espace assez petit” n’a pas besoin d’être plus grand selon Solo Frey car Myriam et lui vivent la plupart du temps à l'extérieur. “On est très bien, ici. Mais, certains diraient qu’ils ne peuvent pas vivre comme ça. Mais c'est pas grave, c'est nous qui vivons là. Donc, nous, ça nous convient”, ajoute Solo Frey. Été comme hiver, Myriam et Solo Frey s'occupent. L’été, une seconde caravane, “La Roulotte”, fait office de boutique en plein air. Cartes postales avec les photographies de Myriam, articles, ils proposent des créations fait main. L’hiver, le lieu accueille des personnes dans le besoin.
Dans cet espace, chaque bout de terrain est exploité. “Il n’y a pas vraiment de potager. Dès qu'il y a une place, on va mettre une salade, par exemple. Ce qu'on essaie, c'est de cultiver partout, et qu’un jour, il n'y ait que des allées où, de chaque côté, on puisse cueillir des choses pour se nourrir. En toutes saisons, évidemment”, ajoute Solo Frey. Et lorsque les récoltes sont abondantes, Solo Frey conserve sa production avec la lacto-fermentation. “On fait beaucoup de séchage, même des légumes, on fait sécher les légumes. Et ici, on a des pêchers, des pruniers. Ils sont déjà hauts comme ça et portent déjà des fruits. J'ai souvent entendu que pour vivre en autonomie, il fallait deux, trois hectares, vingt hectares ou je ne sais quoi. Ici, on a 8600m, avec les cultures que l'on fait, beaucoup de légumes perpétuels, on peut nourrir quatre personnes à l'année”, confie-t-il.
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“Avec 50 euros par mois, on vit”
Solo Frey s'exaspère d’entendre que “ces gens-là vivent d’aides sociales”. Pour lui, il n'en est pas question. “On a un budget alimentaire qui est très faible, ça dépend si on a vendu quelques petits objets, donc on peut s'acheter un petit truc. On n'est pas totalement hors système, soyons clairs. Personne ne le sera jamais. On a le téléphone, par exemple. Bon, il faut bien payer l'abonnement. Mais voilà, on pourrait dire qu'avec 50 euros, on vit”. Pour lui, on peut vivre sans argent, à condition d’en avoir eu avant. “Le terrain, ce n'est pas volé. Faut acheter le terrain, acheter la caravane, quelques outils, les panneaux solaires. Faut avoir de l'argent, et à partir de ce moment-là, on peut arrêter d'en faire rentrer”.
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“Ce n’était pas un choix d’être seul”
Ce mode de vie n’est pas nouveau pour lui car depuis son plus jeune âge, il vit de cette manière. “ll y en a qui me voient comme un zozo, un fou. Mais ce n'est pas depuis que je vis ici. Ça a toujours été depuis que je suis enfant. Quand j'étais petit, je vivais près de la forêt, et puis, dans les années 1990, en caravane. Je ne vais pas dire que j'ai toujours vécu ici, 6 ans que je suis là, mais j'ai toujours vécu de cette façon. On m'a montré comment cueillir les orties, aller ramasser les champignons, les reconnaître”, témoigne Solo Frey. Un discours qui résonne pour Myriam, installée depuis peu avec Solo Frey. “Quand j'étais petite, au Maroc, ma grand-mère nous soignait toujours par les plantes. Elle s'y connaissait énormément. Et donc, c'est quelque chose qui est resté, et j'ai toujours essayé d'être plus dans la nature”, explique Myriam.
Alors qu’il habitait seul depuis 5 ans sur ce terrain, Myriam s’est installée avec lui. “Un jour, Myriam est passée, comme ça. Puis elle est revenue, elle est revenue, et je lui ai dit: ‘Écoute, si tu veux, tu restes.’ Et elle m'a regardé, elle m'a dit : ‘Ouais’. Une offre que Myriam ne refuse pas, elle qui voulait tant faire plus de jardinage et être plus au contact de la nature. Aujourd'hui, Myriam et Solo Frey vivent paisiblement à Mérillac en autonomie. “On a des panneaux solaires : c'est de la technologie. Donc, on profite aussi de ce qui a été créé. Moi, je ne suis pas contre ça, toutes les inventions qui ont été faites, mais j'aimerais bien qu'on revienne aussi à des inventions qui ont été faites et qui étaient très intéressantes pour que l'on puisse vivre paisiblement”.
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