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Line Vieillard, 19 ans, pilote de vitesse moto
Line, l’une des rares femmes pilotes de moto course
À 19 ans, elle a intégré la FT Racing Academy. Voici son histoire.
Il y a des questions auxquelles Line Vieillard en a marre de répondre. « Qu’est-ce que ça fait d’être une fille sur les paddocks ? Est-ce que les garçons, ça les dérange ? Je pars d’un principe : je suis un pilote et pas une fille, et les garçons, ce sont des pilotes et pas non plus des garçons », assure la jeune fille. Aujourd’hui, elle est l’une des rares femmes pilotes à concourir dans les Grands Prix moto.
« On est tous des pilotes avec un seul but quand on baisse la visière, c’est de rouler, de gagner. On roule tous dans cet objectif, et on se pose pas la question : “Tiens, celui que je double, est-ce que c’est une fille ? Est-ce que c’est un garçon ?” »
Elle débute la moto à l’âge de 10 ans
Line Vieillard débute la moto à l’âge de 10 ans. C’est son père, Jean-Pierre Vieillard, ancien pilote, qui l’initie. « On avait un copain qui faisait faire des stages de moto à ses deux enfants, des petites 50. Puis il m’a dit : “Si tu veux, je l’emmène.” Moi, je ne pouvais pas l’emmener. Line avait émis le souhait de faire de la moto. Donc il l’a emmenée le week-end et le samedi soir. Il m’a appelé en disant : “Mais euh… elle nous dit qu’elle n’a jamais fait de moto, on ne peut pas la croire.” Je demande pourquoi. ‘’Parce qu’elle gagne contre tous les garçons.” »
Line en garde un souvenir ému. « J’ai adoré. C’était génial comme sensation, la vitesse, parce que j’étais jeune, penchée dans les virages. Toucher le genou par terre la première fois, ça fait toujours quelque chose. »
Elle intègre la FT Racing Academy
Aujourd’hui, elle a intégré la FT Racing Academy, dirigée par l’ancien champion Marc Fontan. « On a vu un don, se rappelle Marc Fontan. C’est quelque chose d'instinctif, qui ne s’explique pas forcément. Puis la persévérance et l’envie de toujours progresser, l’envie de travailler, de se remettre en question pour aller chercher ce qu’elle ne sait pas faire ou ce qu’elle fait mal. C’est important, cette volonté. C’est ce que partagent les bons pilotes, ceux qui peuvent prétendre progresser, aller plus loin que les simples championnats nationaux. »
Le père de Line ne pourrait être plus fier : « Il y a des pilotes qui s'effondrent quand il y a un objectif à atteindre et qu’ils ont beaucoup de mal. Elle, ça la motive. Elle va travailler pour y arriver, et en général, elle y arrive. Moi, j’étais pas du tout comme ça, j’étais bordélique. Elle a tout ce que je n’avais pas. »
« Le but, c’est de se faire plaisir et de continuer à progresser »
Les femmes en courses de vitesse sont de plus en plus nombreuses. En 2018, Ana Carrasco a été la première femme à remporter le titre mondial dans un Grand Prix. Elle roule en Supersport 300, la même catégorie que Line. « Elles ont peut-être un peu plus de finesse technique et un peu moins de force physique qu’un homme, donc elles amènent un peu de dextérité », analyse Marc Fontan.
En parallèle, Line suit une licence en sciences de la vie à la Rochelle. Et son premier objectif en moto, c’est de s’amuser. « Je me fais tellement plaisir que forcément, j’ai envie de continuer, d’en faire le plus longtemps possible, de monter au niveau le plus haut possible. Mon objectif dans les années à venir, ça serait de monter en mondial, puis de continuer en fonction de comment ça évolue, de comment je roule cette année. Le but, c’est de se faire plaisir et de continuer à progresser. »