Cette vidéo sera publiée prochainement
Une vie : Alice Milliat
“Son vrai combat à Alice Milliat, c’est la pratique sportive féminine pour toutes les femmes” explique Aurélie Bresson, présidente de la fondation Alice Milliat. Elle a permis aux femmes de participer aux Jeux olympiques, elle s’est battue pour développer et structurer le sport féminin, mais l’histoire l’a oubliée. Retour sur l’histoire unique d’Alice Milliat. Née le 5 mai 1884 à Nantes, Alice Milliat était une militante du sport féminin et une athlète française. Elle est la première femme à parcourir 80 km sur la Seine en moins de douze heures. Elle est surtout connue pour son rôle dans la promotion du sport féminin et de l'athlétisme féminin aux niveaux national et international.
Maman et sportive : le quotidien de Clarisse Agbégnénou
En 1921, Alice Milliat crée les premiers JO féminins
“Alice Milliat a rencontré son mari, elle est partie à Londres, et c’est à Londres qu’elle a découvert le modèle structurel du sport. Elle découvre le football, l’athlétisme et d’autres pratiques beaucoup mieux structurées qu’en France et ensuite quand elle est revenue en France, elle a voulu s’inspirer de ce qu’elle avait découvert à Londres pour pouvoir faire évoluer le modèle sportif français. Elle transforme sa pratique en militantisme et s’implique en tant que femme dirigeante. C’est comme ça qu’en elle née cet empowerment et cette envie de s’impliquer et de bouger les lignes” commente Aurélie Bresson.
Amel Majri, footballeuse pro et maman
En 1915, elle prend la présidence du Fémina Sport, le premier club omnisport féminin. Elle organise le premier cross féminin et d’autres compétitions sportives comme des matchs de football. “Durant la période de la première guerre, les hommes étaient au front et les femmes qui oeuvraient encore au quotidien avec leur famille, faisaient plutôt du sport loisir. Les femmes qui faisaient du sport de manière compétitive avaient un côté beaucoup plus émancipateur et forcément ça dérangeait. Alice Milliat est devenue une porte-parole pour la cause des femmes dans le sport, forcément elle dérangeait, et c’est comme ça qu’elle en est venue jusqu’à déranger Pierre de Coubertin, l’inventeur des Jeux olympiques modernes”.
À l'entraînement avec Oriane Bertone, grimpeuse professionnelle
“Je n’approuve pas personnellement la participation des femmes à des concours publics. Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs. Le véritable héros olympique est à mes yeux l’adulte mâle individuel. Le véritable héros olympique est à mes yeux l’adulte mâle individuel” affirmait en 1912 Pierre de Coubertin. En 1920, malgré l’insistance d’Alice Milliat, Pierre de Coubertin et le comité olympique refusent toujours la participation de femmes aux Jeux olympiques. En réaction, la sportive engagée décide de créer les premiers JO féminins. Elle fonde en effet la Fédération Sportive Féminine Internationale (FSFI) en 1921, une organisation visant à encourager la participation des femmes aux compétitions sportives internationales. La FSFI organise des compétitions internationales pour les femmes dans divers sports, y compris l'athlétisme.
À l'entraînement avec la gymnaste Marine Boyer
Pionnière dans la lutte pour l'égalité des sexes dans le sport, elle meurt dans l’anonymat
Les jeux mondiaux féminins qui se déroulent à Paris en 1922, puis en Suède en 1926, sont un succès. “Vu l’engouement autour des jeux mondiaux féminins, autour des femmes qui veulent participer ou qui sont spectatrices, ces Jeux mondiaux ont fait leur preuve et le CIO n’a pas pu finalement passer à côté de ces Jeux mondiaux féminins qui généraient de la ferveur populaire, et c’est comme ça qu’en 1928 les femmes ont pu participer aux premiers Jeux olympiques à Amsterdam, en athlétisme” précise Aurélie Bresson. En 1928, les premières épreuves d'athlétisme féminin ont en effet été incluses aux Jeux olympiques de Los Angeles, et cela a marqué un tournant majeur dans l'histoire des Jeux olympiques.
Au stade avec Morwenn, la speakeuse du FC Lorient
Alice Millat, devient ensuite la première femme de l’histoire à intégrer un jury olympique. Mais dès 1932, aux Jeux olympiques suivants, Alice Millat n’est plus membre du jury et la France n’envoie que 2 femmes à Los Angeles. “On l’a écartée, elle a dérangé, et finalement elle a été mise un petit peu aux oubliettes" explique Aurélie Bresson. Veuve et sans enfant, Alice Milliat meurt dans l’anonymat le 19 mai 1957. “En 1995, retrouvé sa pierre tombale sans inscription. Alice Milliat est essentiellement reconnue à l’international et très peu en France puisque ceux qui l’ont écarté, ceux qui ont voulu étouffer son histoire, et qui ont voulu étouffer ses actions également, sont essentiellement des Français” affirme Aurélie Bresson, présidente de la fondation Alice Milliat.
Comment les mascottes de Paris 2024 ont été créées
Alice Milliat a été une pionnière dans la lutte pour l'égalité des sexes dans le sport. L'une des réalisations les plus notables d'Alice Milliat a été d'organiser les Jeux mondiaux féminins en 1922 à Paris. Ces jeux ont été conçus comme une alternative aux JO, qui à l'époque excluaient largement les femmes. Les Jeux mondiaux féminins ont été un succès et ont contribué à accroître la visibilité des athlètes féminines. Alice Milliat a laissé un héritage durable en ouvrant la voie à la participation des femmes aux compétitions sportives internationales.
Jeune danseuse, Cléa rêve de Jeux olympiques