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Témoignages : grandir pauvre en France

"J'avais honte mais j'en parlais pas." En France, 3 millions de mineurs vivent sous le seuil de pauvreté. Pendant près d'un an, Andréa Rawlins-Gaston a suivi Sofia et Jassim, deux jeunes dans cette situation. Grandir pauvre, voilà ce que ça change.
Publié le
07
/
10
/
2019

Jassim et Sofia, témoignent en tant que mineurs vivant dans la précarité


Jassim et Sofia font partie des 3 millions de mineurs dont la famille vit sous le seuil de pauvreté. Ils ont été suivis par Andréa Rawlins-Gaston pour le documentaire “Gosses de France”. Tandis que dans la famille de Jassim, la situation financière reste un sujet tabou, la mère de Sofia, elle, est rongée par la culpabilité : “C’est quelque chose qui ne se rattrape pas, des années d’enfance perdues.”


La mère de Sofia gagne 500 euros par mois. Pour Sofia, la précarité, c’est l’impossibilité de combler ses besoins : "C’est quand tu n’as pas de maison (…), que tu ne peux pas te nourrir comme tu en as envie." En effet, Sofia a vécu dans un hôtel avec sa mère et son frère, pendant près d’un an. "Je n’osais pas ramener des amis (…), j’avais honte", raconte-t-elle. Pour ne pas répandre une mauvaise image de sa famille, Sofia préférait cacher sa situation précaire, même à ses proches. Pour Jassim, la précarité a également été le reflet d’une fragilité sociale, traduite par le fait d’avoir peu d’amis.


La précarité à l’origine d’une force de caractère


Néanmoins, le fait d’être précaire n’a pas empêché les deux enfants de rester optimistes et ambitieux. Jassim considère qu’avoir vécu dans la précarité lui a permis de distinguer ses vrais amis : "Ça a influencé mes relations sociales mais ça m’a forgé avec le temps", confie-t-il. Sofia, quant à elle, attend impatiemment de pouvoir faire des études d’avocate et de gagner de l’argent pour rendre heureux ses proches : "Il faut se donner les moyens : quand on veut, on peut", déclare Sofia.